La donne budgétaire a profondément changé : après des années de dépenses militaires relativement modestes (environ 1,2–1,4 % du PIB), la Belgique a engagé une montée en puissance budgétaire soutenue pour rattraper ses partenaires de l’OTAN - l’objectif annoncé étant d’atteindre 2 % du PIB en 2025 avec des augmentations pluriannuelles prévues pour stabiliser ce nouveau niveau. Cette réorientation se traduit par des injections de plusieurs milliards d’euros destinés à l’équipement, aux munitions et au renforcement des capacités opérationnelles. L’écosystème industriel belge reste un atout stratégique, mais souffre de tensions structurelles : des acteurs historiques (FN Herstal, John Cockerill, Thales Belgium, Exail/robotique sous-marine, etc.) forment le noyau technologique et manufacturier, capables de produire armes légères, munitions, systèmes terrestres et solutions électroniques. Cependant, la montée rapide de la demande met en lumière des goulots d’étranglement (capacités de production, chaîne d’approvisionnement, main-d’œuvre qualifiée) et pousse à des stratégies de consolidation, d’investissement public/privé et de partenariats transfrontaliers. Des initiatives récentes montrent aussi un intérêt industriel pour développer des capacités d’assemblage et de maintenance locales (ex. projets John Cockerill).