Les fondamentaux
Avec plus de 260 aéroports civils (dont 70% ouverts au trafic international), la Chine possède le 2e plus grand marché aéroportuaire mondial après les États-Unis, générant un chiffre d'affaires annuel estimé à +180 Mds EUR en 2024 (croissance de 8%). Porté par la reprise post-Covid et la croissance du trafic domestique, le secteur bénéficie d’investissements publics massifs (+8%/an depuis 2020), notamment dans les hubs clés comme Pékin Daxing Airport (capacité de 100 M passagers/an) ou Guangzhou Baiyun Airport.
Trafics record :
Passagers : 1,2 Md en 2024 (dont 80% domestiques), dépassant les niveaux pré-pandémiques.
Fret aérien : 25 M t (3e mondial), tiré par l’e-commerce et les chaînes logistiques asiatiques.
Stratégie gouvernementale : Le plan "Transport 2025" vise à densifier le réseau régional (50 nouveaux aéroports d’ici fin 2025) et à moderniser les infrastructures (IA, biocarburants). Les géants CAAC (régulateur) et Capital Airports Holding exploitent 60% du trafic.
Les chiffres clés du secteur
180 Mds EUR
Chiffre d'affaires annuel
1,2 Md
Nombre de passagers
Opportunités pour l'offre française
L'essor fulgurant du secteur aéroportuaire chinois crée des opportunités pour l'expertise tricolore. Alors que Pékin accélère sa stratégie de hubs internationaux et de transition verte, les savoir-faire français s'imposent comme des réponses clés à ces enjeux.
Les hubs régionaux en plein boom - Chongqing, Xi'an et Chengdu - constituent un premier champ d'action majeur. Ces plateformes, au cœur du dernier plan quinquennal, réclament des solutions high-techs pour fluidifier les flux passagers (ADP) et automatiser les systèmes bagages (Alstef), deux spécialités où brillent les acteurs français.
L'urgence écologique ouvre un second front prometteur. Le calendrier chinois de décarbonation (neutralité carbone en 2060) correspond à l’offre française : infrastructures hydrogène (Air Liquide), smart grids aéroportuaires (Schneider) et carburants verts (TotalEnergies).
Source :
Ministère des Transports, Ministère du Commerce, CAAC (30/01/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Le marché aéroportuaire chinois exige des solutions innovantes alignées sur ses objectifs de développement durable. Les priorités portent sur :
- Décarbonation : technologies pour carburants SAF (Sustainable Aviation Fuel), électrification des équipements au sol, optimisation énergétique des infrastructures.
- Digitalisation : IA pour la gestion des flux passagers, blockchain pour la traçabilité logistique, jumeaux numériques pour la maintenance prédictive.
- Résilience climatique : matériaux adaptés aux conditions extrêmes, systèmes de gestion des risques environnementaux.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Normes environnementales strictes : seuils d'émissions CO₂ renforcés (référence au plan "Double Carbon" 2030/2060), gestion obligatoire des déchets aéroportuaires. Les projets doivent intégrer dès la conception les exigences du "Green Airport Development Guidance" chinois.
Zones pilotes : statuts spéciaux (ex : aéroport de Daxing) pour tester innovations sous dérogation réglementaire temporaire.
Sécurité : protocoles stricts pour les nouvelles technologies (drones, véhicules autonomes) avec homologation CAAC obligatoire.
Labels et certifications
Internationaux : Airport Carbon Accreditation (niveaux 3 à 5), ISO 14001 pour la gestion environnementale
Chinois : label "Eco-Airport" délivré par la CAAC, certification "3-Star Green Building" pour les infrastructures
Sectoriels : IEnvA (IATA Environmental Assessment) pour les compagnies, CEIV Pharma pour la logistique tempérée
Source :
Ministère des Transports, CAAC, IATA, DGAC, rapports COSCO-SIPG (30/01/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Le marché aéroportuaire chinois est dominé par des acteurs étatiques et des groupes privés soutenus par le gouvernement.
Les enjeux :
- Cibler les partenaires stratégiques : privilégier les joint-ventures avec des sociétés locales (ex : aéroports de Pékin, Shanghai, Guangzhou) ou des fournisseurs agréés par les autorités (CAAC)
- Approche relationnelle (Guanxi) : développer un réseau local via salons professionnels (ex : China International Aviation & Aerospace Exhibition) et missions économiques.
- Adapter l’offre : mettre en avant l’expertise française en digitalisation (gestion des bagages, trafic aérien), infrastructures durables et sécurité.
La réglementation spécifique
Contrôle étatique : la CAAC (Civil Aviation Administration of China) supervise une grande majorité des projets, avec des restrictions sur les investissements étrangers dans les infrastructures critiques (plafonds variables selon les zones)
Normes techniques locales : obligation de certification CCC (China Compulsory Certification) pour les équipements électriques et de sécurité.
Exigences de transfert de technologie : dans certains appels d’offres, partenariat obligatoire avec une entreprise locale, avec partage de savoir-faire.
Niveau de taxation
TVA standard : 13 % (réduite à 9 % pour certains projets aéroportuaires d’intérêt public)
Impôt sur les sociétés : 25 % (mais taux préférentiels à 15 % dans les zones franches comme Hainan ou les hubs aériens)
Droits de douane : 5 à 10 % sur les équipements aéroportuaires (exemptions possibles via accords de coopération sino-européens)
Incitations régionales : subventions pour les projets "verts" (ex : aéroports neutres en carbone) ou high-tech (IA, biométrie)
Source :
CAAC, Ministère du Commerce chinois (30/01/2025)