Les fondamentaux
• Relativement jeune, le secteur de l’aéronautique en Corée du Sud a connu un véritable essor au début des années 2000 avec la création de l’industriel local de référence, Korea Aerospace Industries (KAI). Aujourd’hui à niveau de maturité moyennement avancé, le marché de l’aéronautique coréen a généré un CA 8,4 Mds EUR en 2023. Le pays espère se placer au 7ème rang mondial en 2030.
• Guidée par les pouvoirs publics et rythmée par de grands programmes militaires de renouvellement de la flotte locale et d’exportation, la production aéronautique coréenne a longtemps été principalement militaire. Les programmes les plus récents incluent la production du chasseur indigène KF-21 Boramae (120 unités d’ici 2032 pour un budget de 16 Mds USD) et des hélicoptères LAH/LCH (basé sur l’EC155 d’Airbus), dont la production devrait être lancée en 2023 avec des livraisons actives depuis 2024.
• Après avoir été principalement militaire, la production coréenne se destine de plus en plus à un usage civil. En 2024, 56 % de la production locale était attribuée au segment militaire contre 44 % au domaine civil.
• L’industrie coréenne a réussi à développer et faire décoller son propre lanceur spatial KSLV-II. La Corée du Sud développe par ailleurs différents programmes de satellites (usages scientifiques, télécommunication, géolocalisation, militaire). Le budget de l’Agence coréenne de l’aérospatiale (KASA) pour 2025 s’élève à environ 665 M EUR, dont près de 5,56 Mds EUR seront consacrés aux activités de recherche et développement dans le domaine spatial.
Opportunités pour l'offre française
• La Corée du Sud, avec 416 avions commerciaux et un marché MRO de 1,5 M EUR, reste dépendante de l’étranger. Ainsi, KAEMS (Korea Aviation Engineering & Maintenance Service) a été créée en 2018 dans le but de devenir un acteur majeur de la MRO locale.
• Les besoins locaux incluent les certifications, systèmes de propulsion/motorisation, solutions de fabrication/d’assemblage, et les systèmes auxiliaires critiques.
• En quête d’autonomie technologique, l’industrie coréenne dépend encore de certaines technologies étrangères pour le lancement de ses satellites, ainsi que pour les charges utiles sur ces derniers. Le savoir-faire étranger en matière d’installations au sol, ou d’exploitation des satellites peut également intéresser les acteurs coréens.
• Le marché des véhicules aériens sans pilote (UAV) est en pleine expansion, soutenu par une volonté gouvernementale d’en faire un leader mondial. Classé 7e pays le plus compétitif dans le domaine, le pays a pour objectif d’intégrer le top 3 d’ici 2027.
• La mobilité aérienne à faible émissions de carbone est un autre domaine d’intérêt pour le pays.
Source :
The Chosun Daily, The Korea Times, Business Korea (30/07/2025)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
• Possibilité de travailler en direct avec KAI, notamment sur les projets menés en coopération avec Airbus. Le secteur de la MRO se prête également à une approche directe des acteurs (compagnies aériennes locales).
• Les autres acteurs sont plus complexes à approcher : la taille des grands comptes rend le circuit décisionnaire complexe et a tendance à multiplier le nombre d’interlocuteurs potentiels, rendant plus efficace le recours à un intermédiaire local pour un suivi et un développement régulier des contacts.
• La problématique est différente avec les acteurs de taille plus modeste : organisation et mode de fonctionnement difficiles à appréhender, potentiels problèmes de communication. Un intermédiaire local est pertinent pour pouvoir traiter correctement avec eux
La réglementation spécifique
Un accord de libre-échange est en vigueur depuis 2011 entre la Corée du Sud et l’UE.
La très forte présence d’Airbus sur le marché coréen (flotte des compagnies aériennes et coopération industrielle) limite largement les risques de barrières normatives ou règlementaires vis-à-vis de l’offre française. En revanche, les grands acteurs coréens de l’aéronautique exigent, pour travailler avec eux, que leurs fournisseurs étrangers soient déjà référencés auprès des constructeurs internationaux.
Le gouvernement coréen a mis en place un programme d’acquisition particulier pour le secteur de la défense. Il s’agit d’une compensation à l’achat sous forme d’investissement (offset), de transfert de technologie ou encore de cession d’une licence de production appliquée en marge des contrats supérieurs à 10 M USD.
Niveau de taxation
• Accord de libre-échange UE-Corée du Sud en vigueur depuis 2011 et couvrant les biens et services de l’aéronautique et du spatial.
• Taxe sur la valeur ajoutée de 10 %, soumise à un système de déclaration trimestrielle.
Source :
Business France (30/07/2025)