Les fondamentaux
Relativement jeune, le secteur de l’aéronautique en Corée du Sud a connu un véritable essor au début des années 2000 avec la création de l’industrie locale de référence, Korea Aerospace Industries (KAI). Aujourd’hui à niveau de maturité moyennement avancé, le marché de l’aéronautique coréen a généré un chiffre d’affaires de 8,4 Mds EUR en 2023. Le pays espère se placer au 7e rang mondial en 2030.
Guidée par les pouvoirs publics et rythmée par de grands programmes militaires de renouvellement de la flotte locale et d’exportation, la production aéronautique coréenne a longtemps été principalement militaire. Les programmes les plus récents incluent la production du chasseur indigène KF-21 Boramae (120 unités d’ici 2032 pour un budget de 16 Mds USD) et des hélicoptères LAH/LCH (basés sur l’EC155 d’Airbus), pour une première vague de livraison courant 2024.
Après avoir été principalement militaire, la production coréenne se destine de plus en plus à un usage civil. En 2022, 57 % de la production locale était attribuée au segment militaire contre 43 % au domaine civil.
L’industrie coréenne a réussi à développer et faire décoller son propre lanceur spatial KSLV-II. La Corée du Sud développe par ailleurs différents programmes de satellites (usages scientifiques, télécommunication, géolocalisation, militaire). KAI investira 880 M USD entre 2021 et 2026 pour développer ses activités spatiales, dont la production de satellites.
Ventilation des exportations françaises en 2023 (%)
Opportunités pour l'offre française
Avec une flotte commerciale de 379 appareils, la Corée du Sud, dont les activités de MRO sont estimées à environ 1,5 M EUR, a toujours une forte dépendance à l’égard des acteurs MRO à l’étranger. Ainsi, KAEMS (Korea Aviation Engineering & Maintenance Service) a été créée en 2018 dans le but de devenir un acteur majeur de la MRO locale.
Les besoins locaux incluent les certifications, les systèmes de propulsion/motorisation, les solutions de fabrication/d’assemblage et les systèmes auxiliaires critiques.
En quête d’autonomie technologique, l’industrie coréenne dépend encore de certaines technologies étrangères pour le lancement de ses satellites, ainsi que pour les charges utiles sur ces derniers. Le savoir-faire étranger en matière d’installations au sol, ou d’exploitation des satellites peut également intéresser les acteurs coréens.
Le marché des véhicules aériens sans pilote (UAV) est un marché naissant et à fort potentiel en Corée du Sud. Classé 7e pays le plus compétitif dans le domaine, le pays a pour objectif d’intégrer le top 3 d’ici 2027.
La mobilité aérienne à faible émissions de carbone est un autre domaine d’intérêt pour le pays.
Source :
Yonhap News (29/06/2024)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est possible de travailler en direct avec KAI, notamment sur les projets menés en coopération avec Airbus. Le secteur de la MRO se prête également à une approche directe des acteurs (compagnies aériennes locales).
Les autres acteurs sont plus difficiles à approcher : la taille des grands comptes rend le circuit décisionnaire complexe et a tendance à multiplier le nombre d’interlocuteurs potentiels, rendant plus efficace le recours à un intermédiaire local pour un suivi et un développement régulier des contacts.
La problématique est différente avec les acteurs de taille plus modeste : organisation et mode de fonctionnement difficiles à appréhender, potentiels problèmes de communication. Un intermédiaire local est pertinent pour pouvoir traiter correctement avec eux.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Un accord de libre-échange est en vigueur depuis 2011 entre la Corée du Sud et l’UE.
La très forte présence d’Airbus sur le marché coréen (flotte des compagnies aériennes et coopération industrielle) limite largement les risques de barrières normatives ou règlementaires vis-à-vis de l’offre française. En revanche, les grands acteurs coréens de l’aéronautique exigent, pour travailler avec eux, que leurs fournisseurs étrangers soient déjà référencés auprès des constructeurs internationaux.
Le gouvernement coréen a mis en place un programme d’acquisition particulier pour le secteur de la défense. Il s’agit d’une compensation à l’achat sous forme d’investissement (offset), de transfert de technologie ou encore de cession d’une licence de production appliquée en marge des contrats supérieurs à 10 M USD.
Niveau de taxation
Accord de libre-échange UE-Corée du Sud en vigueur depuis 2011 et couvrant les biens et services de l’aéronautique et du spatial.
Taxe sur la valeur ajoutée de 10 %, soumise à un système de déclaration trimestrielle.