Les fondamentaux
L'Allemagne conserve sa position de 3e importateur mondial et de 1er importateur européen de produits agro-alimentaires à hauteur de 92,7 Mds EUR.
La France est le 6e fournisseur de l'Allemagne en produits alimentaires, notamment en produits laitiers, préparations à base de céréales, viande et produits sucrés.
Contrairement à la France, qui dispose d'une structure économique et politique très centralisée, l'Allemagne fonctionne selon un modèle fédéral décentralisé. Un modèle qui se reflète dans la structure même de la grande distribution (GD), avec des centrales d’achats nationales complétées par des centrales régionales disposant d’un fort pouvoir décisionnel. Le référencement de spécialités internationales peut aussi se faire en direct avec les adhérents des magasins. Cependant, pour des raisons logistiques et administratives, nous recommandons fortement aux producteurs français de passer par des importateurs-grossistes qui bénéficient d’excellentes relations avec les décisionnaires de la GD, aussi bien dans le réseau bio que conventionnel, sans oublier les magasins et épiceries fines indépendantes.
En Allemagne, 76 % des parts de marché de la distribution alimentaire sont détenus par quatre grands groupes : EDEKA (Edeka-Netto Marken Discount), REWE (Rewe-Penny), groupe SCHWARZ (Kaufland-Lidl) et ALDI (Aldi Nord-Aldi Sud).
Importations allemandes de produits gourmets depuis la France en 2024
En 2024, l'Allemagne a importé plus de 2,7 Mds EUR de produits gourmets depuis la France, dont 28 % de fromage (-6 % /2023), 20 % de produits de BVP tels que des brioches, croissants, pains au raisins, quiches et pain (+5 %), 11 % de produits sucrés
Opportunités pour l'offre française
Exemples de produits mis en avant pendant les semaines françaises :
- BVP : tartes aux citrons meringuées, fondants au chocolat, petites brioches garnies, tartes flambées, petits pains garnis salés, chinois, quiches, feuilletés.
- Fromage: tomme de brebis, comté, munster, brie, camembert, petits fromages frais.
- Autres: moutarde de Dijon, confiture, saucisson, escargots, mousse au chocolat, crêpes, huile d'olive.
Les périodes les plus propices au référencement de nouveaux produits premiums sont généralement Pâques et Noël pour lesquelles les consommateurs sont plus ouverts à la cuisine raffinée. Il est cependant extrêmement important de noter que le niveau de "premiumisation" de l'offre ne rejoint pas à l'identique le niveau de qualité que l'on pourrait retrouver en France. Les habitudes de consommation et les attentes organoleptiques des Allemands y sont différentes.
Source :
dti, LZ.net, GTA (05/07/2025), prospectus (10/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les attentes des acheteurs allemands sont généralement très exigeantes, notamment en termes d'approche commerciale et de culture des affaires. Il est extrêmement important d'arriver avec une proposition de vente unique (USP) solide, structurée et surtout qui met en avant votre avantage concurrentiel par rapport à l'offre existante. Une expertise du marché allemand est attendue des décisionnaires, d'où l'importance d'être bien préparé avant de se lancer sur ce marché et d'être en mesure de répondre à leurs questions.
En termes de qualité, il est important de souligner l'origine de vos ingrédients, l'aspect clean label, les certifications que vous détenez et vos engagements RSE. Le marché allemand est signe de gros volumes. Pour y accéder, les acheteurs vous challengeront aussi sur vos capacités de production interne et sur la maîtrise de la logistique vers l'Allemagne.
Labels et certifications
La certification IFS (voire BRC ou ISO 22000) est très souvent exigée par la GD, notamment pour les MDD, et par les opérateurs de la restauration hors foyer. La certification KAT est incontournable pour les œufs. La certification de durabilité UTZ pour le café, le cacao et le thé est très souvent recommandée. Le foie gras est refusé par les grandes enseignes.
Bio : outre les certificats bio de l’UE et le label bio allemand, il existe des initiatives privées de certification avec des critères encore plus sévères comme Demeter, Bioland et Naturland.
Le label V apparaît sur une grande majorité des produits végétariens et végans, il est très connu des consommateurs allemands.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour les fournisseurs français de produits gourmets, il est recommandé de passer par un importateur-grossiste pour atteindre le commerce de détail ainsi que la restauration hors foyer. Ces intermédiaires disposant de relations très étroites avec leurs clients, savent parfaitement quelles sont leurs attentes. De plus, ils disposent généralement de solutions adaptées en termes de logistique et de marketing, des critères incontournables pour accéder au marché allemand.
La réglementation spécifique
Le règlement européen sur l'information relative aux denrées alimentaires (UE) n° 1169/2011 s'applique à l'étiquetage des produits dans tous les pays de l'UE. Les aliments mis sur le marché allemand à destination des particuliers doivent être étiquetés en allemand. Cela vaut pour tous les éléments d'étiquetage obligatoires, comme la liste des ingrédients ou les valeurs nutritionnelles.
Attention également aux températures de conservation des produits frais qui diffèrent de la France (entre +4 et +7 °C en Allemagne).
La loi sur les emballages oblige les entreprises qui introduisent en premier des produits emballés sur le marché allemand à s’enregistrer dans le registre national „Lucid“.
Niveau de taxation
En Allemagne, pour les produits alimentaires de base (produits laitiers, fruits et légumes, viande, poisson, eau plate, thé...) c'est le taux réduit de 7 % qui s'applique. Pour les produits alimentaires transformés (produits convenience, produits sucrés, snacking, alternatives végétales, produits de luxe), c'est généralement le taux de 19 % qui s'applique.
Pour la construction tarifaire EXW des produits gourmets français vers l'Allemagne, nous recommandons toujours de bien se renseigner sur le taux de TVA appliqué, 7 % ou 19 %.
Restauration 2025 : afin de soulager les acteurs de la RHF pendant la pandémie, le taux d'imposition des plats servis dans les restaurants et les cafés avait été temporairement réduit à 7 %. Depuis le 1er janvier 2024, ce taux de TVA est repassé à 19 % mais celui-ci devrait retomber à 7 % au 1er janvier 2026.
Source :
Verbraucherzentrale, Lebensmittelverband, DEHOGA, LZ (11/08/2025)