Les fondamentaux
Après une croissance fulgurante, le marché chinois de l'architecture, qui compte 24 000 entreprises et 4 millions de professionnels, doit se réinventer face à une crise immobilière majeure. Le secteur de la construction neuve est en nette difficulté : l'investissement a chuté de 10,6 % en 2024 (10 028 Mds CNY et de 11,2 % au premier semestre 2025. Par rapport à juin 2024, la surface vendue a baissé de 6,55 % et sa valeur de 11,49 %. Malgré une forte volatilité mensuelle (rebond de +49,36 % en mai 2025), la tendance annuelle reste baissière.
Face à cette crise, le marché pivote sur deux piliers stratégiques. D'une part, la rénovation urbaine, devenue priorité nationale, qui a représenté 60 000 projets et 2,9 billions de CNY d'investissement en 2024. Le gouvernement renforce ce soutien en 2025 avec des subventions de 800 millions à 1,2 Mds CNY pour 20 villes pilotes. D'autre part, les méga-projets d'infrastructure, un marché colossal estimé à 1 100 Mds USD en 2024 et prévu pour atteindre 1 490 Mds USD d'ici 2029. Plus de 100 nouveaux aéroports sont prévus, avec des projets emblématiques comme Dalian Jinzhouwan (4,3 Mds USD) et les extensions de Canton (54,4 Mds CNY) et Nanjing (>50 Mds CNY).
Cette mutation est soutenue par une urbanisation continue (passée de 57,3 % en 2015 à 67 % en 2024) et la modernisation des pratiques, comme le BIM, adopté par plus de 90 % des grands cabinets et désormais obligatoire pour les grands projets publics.
Opportunités pour l'offre française
- Missions de conseil en conception durable : Aider les acteurs chinois à atteindre les standards environnementaux.
- Rénovation du patrimoine : Apporter l'expertise française en matière de réhabilitation de bâtiments historiques.
- Niches technologiques : Fournir des solutions et des matériaux innovants pour la construction bas-carbone.
Source :
Business France Chine, presse chinoise et internationale (06/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
L'expertise la plus recherchée est celle qui permet de répondre aux objectifs politiques :
- Maîtrise du BIM et des jumeaux numériques pour l'optimisation du cycle de vie.
- Compétences avérées en conception bas-carbone et en analyse de cycle de vie (ACV).
- Connaissance des matériaux de construction biosourcés et à faible empreinte carbone.
- Compétence dans des secteurs technologiques niches à forte valeur ajoutée.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Les orientations sont désormais dictées par le cadre politique 1+N (China’s ‘1+N’ climate policy framework), qui est le plan d'action officiel pour atteindre le pic carbone avant 2030 et la neutralité d'ici 2060. Ce cadre se décline en plans sectoriels (énergie, industrie, construction...) et locaux qui imposent des normes de plus en plus strictes en matière d'émissions, d'efficacité énergétique et de construction verte, conditionnant l'approbation de tout nouveau projet urbain.
Labels et certifications
- China Green Product : Certification verte unifiée (économie d'énergie, protection de l'environnement...).
- Green Building Label (sānxīngjí) : Le principal label pour la construction durable, son plus haut niveau (3 étoiles) est devenu la norme pour les bâtiments de premier plan.
Source :
Ministère de l’Écologie et de l’environnement chinois (06/08/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
- Partenariat obligatoire : Collaborer avec un Institut de Design Local est indispensable pour obtenir les permis et pouvoir participer à des projets locaux.
- Approche de niche : Se concentrer sur des projets où l'expertise française est différenciante et reconnue.
- Adaptation locale : Les concepts doivent être adaptés aux normes et aux attentes culturelles locales.
- Organiser une Learning Expédition pour identifier les nouvelles technologies et projets développés par l’écosystème chinois, dans le but d’examiner les pratiques susceptibles d’être adaptées en France afin d’améliorer la compétitivité des entreprises françaises.
La réglementation spécifique
La fiscalité est utilisée comme un levier pour encourager la transition écologique. Les politiques fiscales préférentielles (plus de 50 mesures) soutiennent activement les investissements dans les technologies vertes, l'économie d'énergie et les bâtiments durables.
Niveau de taxation
La taxe environnementale de 2018, qui pénalise les entreprises en fonction de leurs rejets polluants (air, eau, bruit, déchets solides), est pleinement appliquée. Par ailleurs, le marché national d'échange de quotas d'émission (ETS), après le secteur de l'énergie, s'étend progressivement à d'autres industries clés comme le ciment et l'aluminium, impactant directement la filière construction.