Les fondamentaux
Le taux d’autosuffisance énergétique de la Corée (17 %) est le 3e plus faible de l’OCDE et les produits énergétiques représentent en moyenne 22 % des importations coréennes totales.
La Corée du Sud est le 5e pays au monde en termes de production nucléaire. En 2024, le pays compte 27 réacteurs en service répartis sur 5 sites côtiers (Hanul, Wolsong, Kori, Saeul et Hanbit) et une production annuelle de 176 TWh.
Alors qu’en 2017 le pays s’était engagé dans une politique de sortie du nucléaire et de mise hors service de plusieurs réacteurs, l’élection en mars 2022 du président Yoon Seok-Yeol a entraîné un changement de cap et une relance de la filière. Le pays a annoncé une série d’investissements ainsi que la reprise de la construction des réacteurs nucléaires Shin-Hanul n° 3 et n° 4 et poursuivra l’exploitation des réacteurs existants.
Le marché du nucléaire en Corée du Sud est peu libéralisé. KEPCO, l’électricien national, est le seul acteur complètement intégré. Il exploite le parc coréen à travers sa filiale KHNP (Korea Hydro & Nuclear Power), les activités de maintenance ou d’ingénierie étant également assurées au moins en partie par d’autres filiales de KEPCO.
Le pays ne possède aucune source d’uranium répertoriée et s’approvisionne principalement au Kazakhstan, au Canada, en Australie et au Nigeria. On estime les besoins du pays à hauteur de 4 100 tU (tonnes d’uranium).
Mix électrique en énergie produite (2023)
Opportunités pour l'offre française
Dans le cadre de sa politique de développement du nucléaire et de neutralité carbone, le gouvernement coréen va investir 280 M EUR entre 2023 et 2028 dans la conception et la fabrication de petits réacteurs modulaires (SMR) d’une capacité de production d’énergie de 300 mégawatts ou moins. L’intérêt pour ce domaine est d’autant plus mis en évidence par la création en juillet 2023 d’une alliance public-privé (SMR Alliance) rassemblant 42 entités publiques et privées, dans le but de dynamiser le secteur. Ainsi, le pays est à la recherche de technologies innovantes lui permettant de gagner en compétitivité et de rattraper le retard technologique accumulé lors de la précédente administration anti-nucléaire.
La Corée manque d’espace de stockage pour ses déchets et ne dispose pas de toutes les technologies existantes de retraitement. À long terme, la solution d’un stockage en profondeur est privilégiée, bien que la technologie à utiliser n’ait pas encore été choisie.
Sûreté et sécurité, solutions innovantes pour la digitalisation et l’optimisation de ses opérations sur sites nucléaires, technologies de l’usine intelligente, maintenance de réacteurs.
Source :
CEA, Yonhap News (29/06/2024)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
La participation aux appels d’offre de KHNP ou d’autres acteurs publics (autres filiales de KEPCO notamment) nécessite de passer par des portails en ligne et de soumettre des dossiers en coréen. Le recours à un partenaire local (distributeur ou agent) est indispensable afin de contourner cette barrière linguistique et de bénéficier d’une présence et de contacts réguliers auprès de prospects locaux.
Travailler directement avec les grands équipementiers ou constructeurs est possible, bien qu’encore une fois un intermédiaire local présente l’avantage de la proximité géographique et réduit les obstacles culturels.
Pour les offres de services (études, interventions sur site, etc.), un partenariat avec un acteur local positionné sur des métiers similaires est un mode de fonctionnement efficace.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le parc nucléaire sud-coréen et sa filière ayant été bâtis avec l’apport de savoir-faire en majorité américain, et français en partie, l’environnement technique et normatif sud-coréen en est très proche.
Un accord de libre-échange est en vigueur depuis juillet 2011 entre la Corée du Sud et l’Union européenne. Depuis sa mise en place, les barrières tarifaires ont progressivement diminué. Cet accord donne aussi lieu à une reconnaissance mutuelle des normes du marché permettant ainsi de travailler à éviter, pour l’avenir, les barrières réglementaires.
Niveau de taxation
Accord de libre-échange UE-Corée du Sud en vigueur et couvrant les biens et services du marché de l’énergie.
Taxe sur la valeur ajoutée de 10 %, soumise à un système de déclaration trimestrielle.