Les fondamentaux
Soucieuse de renforcer ses capacités de production d’électricité et de réduire sa dépendance aux énergies fossiles, l’Égypte mise sur les énergies renouvelables. Malgré une surcapacité de génération électrique, le gouvernement égyptien réaffirme sa volonté de transformer son bouquet énergétique en annonçant de nouveaux projets renouvelables (1 GW solaire et 2 GW éolien).
L’Egypte est devenue dans le domaine des énergies renouvelable un hub régional. En 2014, la production en matière d’énergie éolienne était de 545 mégawatts, en 2023 elle est de 1625 mégawatts. La production en matière d’énergie solaire a elle aussi augmenté pour passer de 20 mégawatts en 2014 à 1668 en 2023.
Dans sa stratégie de diversification énergétique (Integrated Sustainable Energy Strategy 2035), l’Égypte se fixe comme objectif de porter la part des énergies renouvelables à 42 % de son mix énergétique d’ici 2030 au lieu de 2035. Pas moins de 7 600 km² de terrains désertiques ont été alloués par décret présidentiel aux projets d’énergie renouvelable.
Dorénavant, l’objectif est pour l’Egypte de devenir un acteur dans l’industrie de l’hydrogène vert (23 projets dans tout le pays). A Ain Al Sokhna a été lancée la phase d’expérimentation de l’usine d’hydrogène vert d’une capacité de 100 mégawatts.
En 2023, la part des EnR dans le mix électrique a atteint 12 %, le mix énergétique reste carboné à 93%. A cet effet, l’ambition est d'atteindre les 42 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. En ce qui concerne 2035, l’objectif est que l’éolien puisse fournir 14 %, l’hydroélectricité 2% et le solaire 5%.
Chiffres du secteur
Les EnR et leur évolution
Opportunités pour l'offre française
Le complexe solaire de Benban, est mis en œuvre en partenariat avec le secteur privé. Le complexe, situé à 30 km au nord de la ville d'Assouan en Haute-Égypte, comprend 32 centrales solaires d'une capacité de production de 1 465 MW, soit environ 90 % de la capacité de production totale du haut barrage d'Assouan. Il s’agit du plus grand parc solaire au monde, d’un montant de 2,4 Mds USD réalisé par 39 entreprises spécialisées. Le parc est géré par ACWA Power.
Le projet Red Sea Wind Energy est porté par un consortium formé par le français Engie, le japonais Eurus Energy/Toyota Tsusho Corporation, Red Sea Wind Energy S.A.E. (RSWE), constitué en 2020 pour la construction, la mise en service et l'exploitation d'un parc éolien greenfield de 500 MW. Le parc comprendra 173 éoliennes et une sous-station de 33/220 kV, près du golfe de Suez sur une superficie d'environ 70 km². La centrale de pompage-turbinage d'Attaqa Mountain, projet hydroélectrique de 2,4 GW à Suez, en Égypte.
La France a par ailleurs intérêt à investir dans le projet d’énergie éolienne à l’ouest de Sohag qui produirait 48 000 gigawatts d’énergie propre.
Source :
Afd, BERD, presse locale (Egypt Energy, Egypt Today, Al Monitor, Afrika, Al Ahram) (12/05/2024)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
La présence de grands constructeurs et exploitants français tels qu’Engie, EDF ou Schneider Electric est un atout pour les PME françaises qui peuvent s’en rapprocher pour participer à des projets dont les appels d’offre ont été remportés par ces sociétés. Il est conseillé de travailler avec des distributeurs spécialisés, relais locaux permettant de disposer d’un interface avec les autorités. Une présence locale, directe ou non, est déterminante dans la conduite des affaires en Égypte. La perspective de former une coentreprise avec une entreprise locale a un intérêt considérable pour les petites PME, cela peut parfois être une exigence des autorités égyptiennes. Ces autorités demandent que les candidats aux appels d'offres détiennent au moins 50 % de leur entreprise en partenariat avec une entreprise locale.
La réglementation spécifique
Deux lois majeures modernisant le secteur de l’électricité ont permis de renforcer sa compétitivité et d’attirer les investissements.
La loi 103/2014 sur les énergies renouvelables permet, pour la première fois, l’implication du secteur privé, par le biais d’appels d’offre et de programmes de tarifs de rachat garantis (programme « FiT » pour feed-in tariffs), pour les producteurs indépendants.
L’adoption en 2015 de la nouvelle loi sur l’électricité acte l’abandon du modèle de l’acheteur unique (via la holding nationale EEHC), en permettant aux producteurs privés de vendre leur électricité sur le marché. Nouvelle loi sur les Power Purchase Agreement (PPA) : nécessité de signer un PPA avec EETC dans le cadre de la production et de la distribution d’électricité.
Niveau de taxation
Le taux normal de la TVA est fixé à 14 % sur la valeur de la marchandise en CIF.
Afin de stimuler les projets, les producteurs d’énergie solaire et éolienne bénéficieront de baux fonciers à long terme à 2 % de la valeur de l’énergie produite, et de droits de douane de 2 % sur les équipements et les matières importées.
Depuis 2022, l’objectif de l’État est aujourd’hui de supprimer progressivement toutes les subventions à l’énergie, dont celles de l’électricité.
Le gouvernement a pris des mesures pour limiter la production d’EnR dans un contexte de surcapacité de production, en modifiant le système de facturation nette (net-metering system) en un système de facturation à l'utilisation (pay-as-you-go) qui fait foi désormais pour les producteurs d’EnR.
Source :
NREA, EEHC, EETC, GOEIC, presse local (01/01/2024)