Les fondamentaux
La capacité totale installée en Afrique du Sud atteint environ 60 GW, dont près de 45 GW à base de charbon. Plus de 80 % de la production électrique en est issue. L’Afrique du Sud est le plus important émetteur de CO2 en Afrique et se situe dans le top 15 mondial, en grande partie à cause de son mix charbonnier et de son industrie lourde. Le pays met en œuvre depuis plusieurs années des politiques ambitieuses pour réduire son empreinte carbone.
L’Afrique du Sud a installé plus de 7 GW de capacité renouvelable « utility-scale » depuis 2011, principalement du solaire photovoltaïque et de l’éolien, grâce au programme gouvernemental REIPPPP. Plusieurs projets phares de stockage d’énergie sont également en développement, avec des batteries cumulant plusieurs centaines de MW, destinées à faciliter l’intégration des renouvelables. En parallèle, le secteur privé, un acteur clé, a également investi massivement dans les EnR. Selon les données du régulateur NERSA, 1 971 projets privés de production décentralisée totalisant 12 737 MW ont été enregistrés depuis 2018.
L’efficacité énergétique est une priorité nationale, intégrée à la stratégie climatique sud-africaine et à la feuille de route énergétique nationale. L’industrie représente environ 25 % du PIB sud-africain et 45 à 50 % de la consommation électrique, avec des secteurs très émetteurs (sidérurgie, mines, ciment, chimie). La décarbonation s’intègre davantage dans la stratégie RSE et d’accès aux marchés internationaux des grands groupes sud-africains.
Capacité nominale installée en Afrique du Sud de sources renouvelables (T2 2024, hors production décentralisée des secteurs C&I et résidentiels)
Opportunités pour l'offre française
Projets publics et privés : la feuille de route énergétique sud-africaine prévoit de nouvelles fenêtres d’appels d’offres pour des projets renouvelables. Ce marché, sur la période 2024-2030, est estimé à 2,5 Mds EUR pour le solaire, 3,95 Mds EUR pour l’éolien et 4,15 Mds EUR pour les batteries de stockage. Un développement favorisé par les différents appels d’offres nationaux (REI4P, RMI4P, BESI4P), l’ajout de nouvelles lignes et du stockage sur le réseau ainsi que les appels d’offres municipaux. Quant au secteur privé il continue d’investir dans des sources alternatives d’approvisionnement électrique.
Efficacité énergétique : le développement du secteur des ESCOs (Energy Services Companies) et de la décarbonation industrielle est aujourd’hui stimulé par les prix de l’énergie, la mise en place des Certificats de Performance Energétique (EPCs), ainsi que les mécanismes de type Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (CBAM) qui impactent potentiellement les industries exportatrices sud-africaines, où le charbon reste la principale source de production d’électricité.
Source :
Business France, ESKOM, GreenCape, SALGA (14/10/2025)
Responsabilité sociétale
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le B-BBEE (Broad-Based Black Economic Empowerment est une politique visant à inclure les populations historiquement désavantagées du temps du régime de l’Apartheid, dans le développement économique du pays.
Le B-BBEE Act via sa scorecard permet de noter les entreprises sur une échelle de 1 à 8 (1 étant la meilleure note), en fonction de leur adhérence aux critères suivants : propriétaires, composition du management, formation, politique d’achat préférentielle et développement socioéconomique.
Le B-BBEE est donc une donnée déterminante dans la stratégie de développement sur le marché sud-africain, dans la politique RH et l’organisation des filières de production, de distribution ou de vente.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L’environnement des affaires rend important de nouer un partenariat local, si possible avec un acteur doté d’une bonne notation B-BBEE (voir passage sur la règlementation spécifique ci-après). Sans être une obligation, ceci peut aider l’entreprise à se positionner sur les appels d’offres publics et/ou travailler avec de grands acteurs privés.
La sélection d’un partenaire local doit impérativement prendre en compte des critères qualitatifs importants comme son implantation dans l’écosystème énergétique en Afrique du Sud.
Niveau de taxation
Le gouvernement sud-africain a mis en place une taxe carbone en 2019 suivant le modèle du pollueur/payeur. Cette taxe, actuellement de 236 ZAR (13 USD) / tonnes de CO2 émise, va augmenter chaque année pour atteindre 30 USD en 2030 et 100 USD en 2050. A partir de 2026, cette taxe sera étendue aux secteurs agricole, forestier et aux entreprises publiques, exemptés pour le moment.
Les entreprises françaises exportant vers l’Afrique du Sud bénéficient de taux préférentiels pour les droits de douane grâce à l’Economic Partnership Agreement en vigueur depuis 2016 entre l’Union européenne et la SADC (Southern African Development Community). 86 % des produits sont même exemptés de droits de douane.