Les fondamentaux
Le Royaume-Uni n’étant plus membre de l’Union européenne, il est désormais considéré comme un pays tiers. Le pays a retrouvé son autonomie réglementaire et il est important de connaître les particularités législatives qui peuvent désormais s’appliquer au secteur des vins, spiritueux, bières et cidres.
En valeur et en volume, le Royaume-Uni reste le 2ᵉ importateur mondial de vins et représente un marché de 16,5 milliards USD en 2024. La production locale reste marginale (un peu moins de 1 % de la consommation). Les importations reculent en 2025 (-5,2 % en volume ; -6,3 % en valeur), mais le pays reste un débouché crucial pour les vins français. Les vins effervescents résistent, tandis que les vins en vrac maintiennent leur valeur grâce à la hausse des prix.
Pour les spiritueux, le Royaume-Uni conserve son rang de marché majeur, porté par le gin et le whisky britanniques, qui jouissent d'une forte notoriété. Le pays reste un débouché de premier plan pour les spiritueux français (4ᵉ client mondial en volume et en valeur).
La consommation de bière atteint 75 l/hab/an. Les importations chutent en 2024 (-2,6 %, soit 792 M L), tandis que les dépenses annuelles en bière par habitant poursuivent leur érosion (85,9 EUR en 2025). Les consommateurs britanniques se tournent davantage vers les bières locales et premium.
Le Royaume-Uni est le 2ème pays consommateur mondial de cidre après l’Irlande (13,1L/hab/an). Les ventes dans le circuit on-trade (bars et pubs) dépassent 2,69 Mds USD. La catégorie connait un certain dynamisme et il existe un marché de niche pour des cidres plus qualitatifs et notamment les cidres français.
Importations de boissons alcoolisées en 2024
En volume
Exportations de boissons alcoolisées en 2024
En volume
Importations britanniques de vin en 2024
En volume
Ventes de vins en volume, toutes origines, en 2024
Parts de marché
Exportations françaises de vins vers le Royaume-Uni en 2023
Parts de marché en volume
Exportations françaises de vins AOC vers le Royaume-Uni en 2023
En volume
Opportunités pour l'offre française
Le Royaume‑Uni, 3ᵉ plus grand marché e‑commerce mondial, offre un fort potentiel aux vins français, notamment par le storytelling : l’achat en ligne continue de se développer avec la part du e‑commerce dépassant 26 % des ventes au détail.
Le segment « no low » continue de séduire : les boissons à faible teneur ou sans alcool affichent une croissance record de +47 % en volume de 2022 à 2023, et sont attendues en hausse soutenue jusqu’en 2028. Cette tendance s’accompagne d’un “zebra striping” de plus en plus fréquent — alterner boissons alcoolisées et alternatives sans alcool — y compris hors période " dry january ".
La mixologie continue d’évoluer : des formats comme les « tiny martinis » connaissent un vif succès auprès des jeunes urbains, cherchant des instants de luxe accessibles sans excess alcool.
Enfin, l’accent sur la durabilité et les pratiques responsables gagne du terrain, avec des consommateurs sensibles aux packagings plus légers, aux cépages résistants aux aléas climatiques (comme les Piwi) ou encore aux productions locales innovantes.
Source :
Euromonitor, Centre for Retail Research, Mordor Intelligence, Business Insider (21/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Bien que le Royaume-Uni ne consomme pas autant de produits bios que la France, le marché britannique se montre de plus en plus réceptif au “bio” : en 2025, les vins biologiques, naturels et alternatifs continuent de progresser, soutenus par l’attrait pour la qualité, l’éthique et les produits “better-for-you”. Les vins vegan sont de plus en plus présents sur le marché, alimentés par une clientèle soucieuse de valeurs durables (source générale de marché, notamment sur la diversité des produits végétaliens).
La demande en boissons avec peu ou pas d'alcool continue de progresser ; l’ensemble du segment no/low a plus que doublé et représente près de 3% du marché des boissons alcoolisées. La bière sans alcool représente désormais plus de 2/3 de la catégorie ; les spiritueux sans alcool progressent aussi (+7 %), tout comme les vins no alcool (+8 %).
Parallèlement, l’usage de formats “mini” (comme les 100 ml) se développe.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
De plus en plus d'opérateurs s'engagent sur les enjeux environnementaux. Les supermarchés mettent par exemple en place des "plans planètes" etc.
Il n'existe pas encore de réglementation spécifique, mais il est attendu de la part du nouveau gouvernement que cela évolue.
Labels et certifications
Parmi les labels reconnus, c’est le label bio qui est le plus compris et établi auprès des consommateurs britanniques ;
Le label HVE, bien que connu de certains professionnels, est encore peu reconnu au Royaume-Uni par les consommateurs particuliers ;
Les labels de biodynamie comme Demeter ou Biodyvin sont reconnus et appréciés chez les professionnels « puristes ». Pour autant, ces vins ont besoin de cavistes/sommeliers "ambassadeurs", qui puissent les expliquer et défendre leurs atouts.
Source :
IWSR, Harpers, Euromonitor, Business France (24/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Au Royaume-Uni, la plupart des opérateurs s’appuient sur un importateur, acteur clé pour accéder au marché, rôle renforcé depuis le Brexit en 2021. Dans un environnement particulièrement compétitif, se différencier est indispensable : définir un USP clair (Unique Selling Point), comprendre l’offre concurrente et positionner précisément son produit pour répondre à un besoin identifié. Une stratégie marketing élaborée dans la durée est nécessaire, le premier contrat demandant en moyenne deux ans de démarches. La communication digitale est également décisive : disposer d’un site internet en anglais, clair, professionnel et intuitif représente désormais un atout indispensable.
La réglementation spécifique
Etiquetage pour les vins et spiritueux : l'adresse du "Food Business Operator (FBO)", ou importateur britannique doit être mentionné sur le dos de l'étiquette du produit vendu.
Niveau de taxation
Droits d'accises augmentés en 2025, selon la typologie et le degré d'alcool.
Source :
gov uk (21/08/2025)