Les fondamentaux
Le Royaume-Uni n’étant plus membre de l’Union européenne, il est désormais considéré comme un pays tiers. Exporter vers le Royaume-Uni s’apparente désormais a du "grand export". Le Royaume-Uni a retrouvé son autonomie réglementaire et il convient donc de connaître les particularités législatives qui peuvent désormais s’appliquer au secteur des vins, spiritueux, bières et cidres.
Le Royaume-Uni est le 2e importateur mondial de vin en volume et en valeur. C'est un marché ultra concurrentiel, peu producteur de vin. Deuxième débouché en valeur pour la France et 3e en volume, c'est un marché qui reste crucial pour les vins français.
Le Royaume-Uni produit beaucoup de spiritueux. Le gin et le whisky britannique jouissent notamment d'une renommée mondiale. Cependant, il est le 8e importateur mondial en volume et 10e en valeur, et le 4e débouché export pour les spiritueux français en volume et en valeur.
La consommation de bière est importante au Royaume-Uni, avec une consommation par habitant en moyenne de 74,4L. C'est le 3e importateur mondial en volume, 5e en valeur.
Le cidre occupe aussi une place importante sur le marché des boissons alcoolisées puisque le Royaume-Uni est le 1er importateur mondiale en volume et 2e en valeur.
Importations de boissons alcoolisées en 2023, en volume
Exportations de boissons alcoolisées en 2023, en volume
Importations britanniques de vin en 2023, en volume
Ventes de vins en volume, toutes origines, en 2023
Exportations françaises de vins vers le Royaume-Uni en 2023, en volume
Exportations françaises de vins AOC vers le Royaume-Uni en 2023, en volume
Opportunités pour l'offre française
Le Royaume-Uni, classé 3e marché pour l'e-commerce au niveau mondial, offre une bonne position aux vins français. Malgré une forte inflation ces dernières années, les consommateurs recherchent la qualité : consommer moins mais mieux, avec les vins français comme "valeur sûre". Le storytelling est crucial, offrant des opportunités aux producteurs ayant une histoire intéressante et un vin unique.
La mixologie reste très dynamique au Royaume-Uni, surtout à Londres, avec une demande constante de qualité et de nouveautés. Certaines catégories de spiritueux, comme les spiritueux sans alcool, le rhum et les liqueurs, sont en croissance. Le storytelling et l'image de marque sont également essentiels.
Pour les bières, l'argument "France" ne suffit pas ; il faut mettre en avant un élément différenciateur comme le packaging, des arômes originaux ou une méthode de production unique. Le cidre français est très apprécié, mais le marché reste petit et il est crucial de justifier la différence de prix avec le cidre local.
Source :
Euromonitor (24/07/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Bien que le Royaume-Uni ne consomme pas autant de produits bios que la France, le consommateur britannique est de plus en plus sensible à l’argument « bio ». C'est le 3e marché mondial pour les vins bio en 2023 (IWSR).
Les vins natures ont su trouver leur public, au prix d’années de travail de la part de prescripteurs engagés.
Les vins vegan sont de plus en plus présents sur le marché. En 2023, la chaîne de magasins spécialisés vins Majestic rapportait une augmentation de + 25 % des ventes de vin vegan.
On constate aussi une demande en croissance pour les boissons à faible taux d'alcoolémie et sans acool. Ceci correspond à une demarche d'une consommation plus responsable et en quête de bien être.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
De plus en plus d'opérateurs s'engagent sur les enjeux environnementaux. Les supermarchés mettent par exemple en place des "plans planètes" etc.
Il n'existe pas encore de réglementation spécifique, mais il est attendu de la part du nouveau gouvernement que cela évolue.
Labels et certifications
- Parmi les labels reconnus, c’est le label bio qui est le plus compris et établi auprès des consommateurs britanniques ;
- Le label HVE, bien que connu de certains professionnels, est encore peu reconnu au Royaume-Uni par les consommateurs particuliers ;
- Les labels de biodynamie comme Demeter ou Biodyvin sont reconnus et appréciés chez les professionnels « puristes ». Pour autant, ces vins ont besoin de cavistes/sommeliers "ambassadeurs", qui puissent les expliquer et défendre leurs atouts.
Source :
IWSR, Harpers, Euromonitor, Business France (24/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Au Royaume-Uni, la plupart des opérateurs s’approvisionnent en partie auprès d’un importateur, qui joue un rôle clé sur le marché britannique, particulièrement depuis le 1er janvier 2021 et la mise en œuvre du Brexit.
Ce marché étant ultra-concurrentiel, il est essentiel de se différencier avec un USP (Unique Selling Point). Il faut bien connaître la concurrence, identifier l’emplacement de votre produit dans cette offre et répondre à un besoin précis.
Une stratégie marketing est fortement recommandée, avec une moyenne de 2 ans pour décrocher un 1er contrat. Avoir un site internet en anglais, clair et facile à naviguer, est aussi crucial.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Etiquetage pour les vins et spiritueux : l'adresse du "Food Business Operator (FBO)", ou importateur britannique doit être mentionné sur le dos de l'étiquette du produit vendu.
Niveau de taxation
Depuis août 2023 de nouveaux droits d'accises sont appliqués. Avec l'élection d'un nouveau gouvernement, le secteur des vins et spiritueux espère que les droits d'accises ne seront pas de nouveau augmentés début 2025.
Une TVA de 20 % s'applique au Royaume-Uni sur le prix final.
Source :
gov uk (01/01/1970)