Les fondamentaux
L'agriculture a représenté 1,8 % du PIB portugais en 2023, contre 1,6 % en 2022, grâce à des rendements en croissance l'an passé (+ 8,7 %).
Cheptel bovin : les effectifs sont principalement répartis entre l'Alentejo, les Açores (vaches laitières) et l'Entre Douro e Minho. Après une année 2022 où beaucoup d'éleveurs se sont tournés vers l'abattage pour réduire leur charge, la production bovine a réduit de 8,8 % en 2023. De nombreux bovins ont été exportés vers l'Espagne où le prix des génisses était élevé.
Cheptel porcin : l’élevage porcin est à 92 % intensif, et plus de la moitié de l'effectif est situé dans le Ribatejo-e-Oeste. L'abattage a également connu un recul de 3,3 %, suite à des problèmes sanitaires qui ont augmenté la recherche d'animaux vivants. La filière reste dynamique et trouve des relais de croissance à l'export, notamment en Asie.
Cheptel avicole : face à la demande qui perçoit la volaille comme une viande plus saine, la production a augmenté en 2023 de 3,3 %, grâce au poulet et au canard.
Le degré d'autosuffisance en viande est l'un des plus faibles de la filière agricole.
Production animale en 2022
Opportunités pour l'offre française
Bien-être animal
Les intervenants de la filière de l'élevage investissent et améliorent les pratiques liées au bien-être animal (équipements pour stabulation, soins, alimentation). Des enseignes comme Aldi ou Continente ont exprimé leur volonté d'augmenter la part de viande certifiée.
La filière porcine s'est engagée avec son propre label depuis 2022, avec un partenariat entre la FIPA et FILPORC, impliquant un programme de formation pour les éleveurs et le développement d'une plateforme de traçabilité.
Gestion des effluents
Les effluents sont encore relativement peu valorisés mais face à la montée des coûts de production, de plus en plus d'éleveurs s'y intéressent (compostage en particulier). Le pays a lancé une stratégie (ENEAPAI 2030) qui met l'accent sur la qualité de l'eau, notamment en élevages intensifs bovins et ovins.
Génétique
L'Espagne reste le 1er fournisseur, proposant des races adaptées au climat portugais mais la qualité de la génétique française est reconnue. Des opportunités peuvent se présenter, autant sur les animaux vivants que sur les semences.
Source :
Vida rural, agrotec, agronegocios (17/07/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Le Portugal est très dépendant en matières premières pour l'alimentation animale, l'innovation dans ce secteur est donc l'une des priorités. Depuis 2021, le laboratoire collaboratif FeedInov coordonné par l'IACA (Association des Industries d'Aliments composés pour Animaux) se consacre à élaborer une alimentation animale durable, et développer l'alimentation de précision, les sources de protéines novatrices et l'économie circulaire.
La diminution des antibiotiques est une orientation importante des recherches (ex : RumiRes), en lien avec les législations appelées à devenir de plus en plus strictes sur le sujet, alors que les élevages portugais en font encore une utilisation élevée.
La robotique est de plus en plus généralisée, notamment dans les filières bien intégrées (aviculture, élevage porcin). Les machines sont également attendues sur la valorisation des déchets et effluents.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L’état de conservation des habitats agricoles est largement évalué comme inadaptée, en partie à cause de l'abandon des systèmes agricoles traditionnels. La Commission européenne recommande que le Portugal donne priorité à la préservation de l’environnement et augmente sa surface agricole biologique. L'agenda Terra Futura à horizon 2030 vise à orienter le secteur en ce sens.
L’élevage porcin au Portugal s’efforce de réduire son impact environnemental et ses émissions de gaz à effet de serre (stockage, traitement du fumier, valorisation de l’énergie) et d'ammoniac (adaptation des régimes alimentaires afin de réduire la teneur en protéines). Des investissements réguliers sont réalisés dans les systèmes d’optimisation de l’utilisation de l’eau (machine à pression négative, valorisation agricole des effluents, optimisation génétique).
Source :
vida rural, agronegocios, agrotec (17/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L’approche la plus courante est de contacter les distributeurs d’équipements et matériels agricoles, et les coopératives et associations du secteur.
Quelques clés :
- Un contact synonyme de proximité : tutoiement, importance d’établir une relation de confiance, échanges plus informels ;
- Être présent et proche de votre distributeur/importateur. Le Portugais aime le contact et la relation présentielle est primordiale. Les Portugais prennent beaucoup de temps pour répondre aux emails ;
- Le soutien commercial auprès de l’importateur est primordial ; prévoir un budget marketing pour montrer sa motivation et son implication à travailler le marché portugais ;
- Ne pas hésiter à participer à des séminaires d’informations pour présenter vos produits et faire du networking.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Les règles de l’UE s'appliquent pour les échanges de produits ou matières premières pour l’élevage.
Animaux vivants :
Les règles de l’UE s'appliquent pour les échanges d’animaux. Cependant, des certifications, la désinsectisation des moyens de transport et des vaccins spécifiques à chaque espèce seront exigés.
Matériel génétique et médicaments vétérinaires :
La règlementation pour les échanges de médicaments vétérinaires, matériel génétique des espèces animales est harmonisée dans l’UE. Ces produits seront également contrôlés et des certifications seront exigées.
Niveau de taxation
La TVA est à 23 %.
La TVA réduite à 6 % pour :
- les produits agricoles (fertilisants, animaux, farines, semences, plantes et paille) ;
- les prestations de services agricoles ;
- les productions animales.
Source :
Expertise Business France, INE (17/07/2024)