Les fondamentaux
Superficie agricole : la SAU espagnole s’étend sur 23,2 Mha, dont 16,7 Mha de terres cultivées. Parmi elles, 12,98 Mha sont en cultures pluviales et 3,62 Mha en cultures irriguées. L’Espagne détient la plus grande surface irriguée d’Europe, représentant 22 % des terres cultivées mais générant environ 65 % de la valeur totale de la production végétale.
Irrigation : avec 3,6 à 3,7 Mha irrigués, l’Espagne se classe 1re dans l’UE. Ces zones, cruciales face aux sécheresses récurrentes, concentrent des cultures à forte valeur ajoutée et pèsent près des deux-tiers de la production végétale nationale.
Huile d’olive : premier producteur mondial, le pays a enregistré en 2024/2025 une production estimée à 1,40 Mt (+48 % par rapport à 2023/2024), marquant une reprise nette après la campagne précédente très faible liée au déficit hydrique.
Fruits et légumes : leader européen (> 22 % de la production UE) et parmi les cinq premiers mondiaux, l’Espagne produit annuellement entre 20 et 25 Mt pour une valeur d’environ 20 Mds EUR. En 2024, les légumes représentaient 8,5 Mds EUR, les fruits 6,8 Mds EUR, les plantes et fleurs 3,6 Mds EUR, et la pomme de terre (y compris plants) environ 746 M EUR.
Céréales : la récolte 2024 a atteint 21 Mt (+79 % vs 2023), niveau exceptionnel mais conforme à la moyenne historique.
Oléagineux : le tournesol a progressé à 833 600 ha pour 1,27 Mt (+45 %), soutenu par des variétés plus résistantes à la sécheresse et un regain d’intérêt pour la production locale.
Vigne et vin : environ 950 000 ha de vignes (13 % du vignoble mondial) ; production estimée en 2024/2025 à 36,8 Mhl (+15 %), contre seulement 32 Mhl en 2023/2024 (–21 %).
Opportunités pour l'offre française
Le marché espagnol présente de nombreuses perspectives pour les entreprises françaises. La demande structurelle en fertilisants reste élevée : avec une consommation annuelle moyenne d’environ 6 millions de tonnes et une production nationale de seulement 4,2 millions, l’Espagne doit importer une part significative de ses besoins. Cela crée un potentiel d’exportation pour les producteurs français, d’autant que la transition vers des intrants plus durables et des biostimulants s’accélère. Par ailleurs, le renouvellement du parc de machines agricoles, l’adaptation aux contraintes hydriques et la modernisation des exploitations ouvrent des opportunités pour les fournisseurs de solutions techniques avancées. Les salons professionnels comme FRUIT ATTRACTION, ENOMAQ–OLEOMAQ–TECNOVID–OLEOTEC et DEMOAGRO représentent des vitrines stratégiques pour promouvoir l’offre française, nouer des contacts et renforcer la visibilité sectorielle.
Source :
MAPA, Eurostat, FEPEX, Efeagro, Agronegocios, Revista Agricultura, Mercasa. Commission européenne. (06/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les opérateurs espagnols recherchent avant tout des technologies qui réduisent la consommation d’eau et d’intrants chimiques, améliorent la résilience des cultures face aux stress hydriques et thermiques. Les innovations en irrigation de précision, les capteurs connectés pour le suivi en temps réel des cultures, les systèmes de traitement intelligent des données agronomiques (IA appliquée à l’agriculture) ou encore les machines automatisées pour la récolte et le tri sont particulièrement attendues. Par ailleurs, l’intérêt pour les biostimulants et produits phytosanitaires alternatifs se renforce avec des objectifs de réduction de l’usage des pesticides. Les entreprises capables de proposer des solutions combinant rentabilité, efficacité agronomique et respect des normes environnementales trouveront un marché réceptif, en particulier si elles peuvent démontrer des résultats mesurables sur le terrain.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L’Espagne applique une réglementation stricte en matière d’utilisation des produits phytosanitaires, d’irrigation et de gestion des sols, en conformité avec la PAC et les directives européennes. Les plans hydrologiques de bassin imposent des restrictions sur les volumes d’eau prélevés pour l’irrigation, particulièrement dans les zones à forte tension hydrique comme le Levant, Murcie ou l’Andalousie. Les agriculteurs doivent respecter des obligations de modernisation des installations d’irrigation pour réduire les pertes et améliorer l’efficacité.
Des programmes régionaux encouragent aussi les pratiques agroécologiques, l’agriculture de conservation et la rotation des cultures afin de préserver la fertilité des sols et la biodiversité. Les certifications environnementales et les aides PAC vertes orientent les investissements vers des solutions moins impactantes.
Labels et certifications
Les signes de qualité tels que les appellations d’origine protégée (AOP/DOP) et les indications géographiques protégées (IGP), concernent de nombreuses productions végétales : agrumes de Valence, fraises de Huelva, pommes de Girona, poivrons del Padrón, etc. Le label « Producción Ecológica » connaît une progression continue : en 2024, l’Espagne conserve sa place de 1er producteur biologique d’Europe, avec plus de 2,7 M d’hectares certifiés, soit environ 17 % de sa SAU. Les certifications GlobalG.A.P. et GRASP sont également largement adoptées, en particulier par les exploitations tournées vers l’export, car elles constituent un prérequis pour accéder à certaines chaînes de distribution.
Source :
MAPA, Eurostat, FEPEX, Efeagro, Agronegocios, Revista Agricultura, Mercasa. Commission européenne. (06/08/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour pénétrer le marché espagnol des cultures végétales, l’appui sur des distributeurs spécialisés et importateurs nationaux est clé. Leur réseau auprès des exploitations, coopératives et transformateurs facilite l’adoption des solutions françaises.
Approche régionale : cibler
Andalousie & Murcie (cultures sous serre, fruits et légumes irrigués)
Castille-et-Léon et Castilla-La Mancha (grandes cultures, oléiculture)
Castille-et-Léon, Catalogne & Rioja (viticulture)
Levante (agrumes, horticulture plein champ)
Salons stratégiques : FRUIT ATTRACTION, ENOMAQ–OLEOMAQ–TECNOVID–OLEOTEC, DEMOAGRO, EXPO AGRITECH, Infoagro Exhibition.
Coopératives : acteurs clés pour les achats groupés et la diffusion rapide des innovations françaises.
La réglementation spécifique
La loi espagnole sur la chaîne alimentaire, renforcée en 2020, encadre les relations contractuelles dans le secteur agricole et agroalimentaire afin d’assurer une répartition plus équitable de la valeur ajoutée. Elle impose l’inscription du coût de production dans les contrats, interdit la vente à perte et prévoit la publication des sanctions pour les infractions graves. Par ailleurs, le système SIGPAC (Sistema de Información Geográfica de Parcelas Agrícolas) permet un enregistrement géographique et cadastral précis des exploitations, garantissant la traçabilité des surfaces cultivées et facilitant l’accès aux aides de la PAC.
Niveau de taxation
Le taux standard de TVA en Espagne est de 21 %, applicable à la majorité des biens et services, y compris au matériel agricole et aux intrants. Un taux réduit de 10 % concerne certains produits alimentaires transformés et intrants spécifiques. Les fruits et légumes frais, ainsi que d’autres produits alimentaires de base, bénéficient d’un taux « super-réduit » de 4 %. Dans le cadre des mesures anti-inflation, ce taux a été temporairement abaissé à 0 % sur les produits de première nécessité, mesure prolongée jusqu’au 30 septembre 2024. À compter du 1er octobre 2024, un taux transitoire de 2 % sera appliqué, avant un retour au taux de 4 % en 2025.
Source :
MAPA, Eurostat, FEPEX, Efeagro, Agronegocios, Revista Agricultura, Mercasa. Commission européenne. (06/08/2025)