Les fondamentaux
L’industrie alimentaire et des boissons représentait environ 4 % du PIB national et près de 20 % du PIB manufacturier selon le ministère de l'économie du Mexique. Cela en fait l’un des secteurs les plus dynamiques et stratégiques de l’économie mexicaine. Le PIB de l’industrie alimentaire (sous-secteur des industries manufacturières) a atteint environ 380,57 Mds USD en 2024, avec une croissance de 6,7 % par rapport à l’année précédente.
À l’échelle nationale, les dépenses alimentaires ont connu une augmentation réelle de 8,4 % entre 2006 et 2023, avec une tendance croissante à la consommation de produits alimentaires transformés. Le Mexique se consolide comme une destination gastronomique internationale, ce qui crée des opportunités pour les producteurs gourmet qui approvisionnent à la fois le marché local et les hôtels, restaurants.
En 2024, le Mexique s’est classé au 10ᵉ rang mondial des producteurs alimentaires. Ce recul par rapport à la 9ᵉ place en 2023 s’explique principalement par : des périodes prolongées de sécheresse, un manque de soutien à la productivité agroalimentaire et une légère baisse de la production totale, passant de 294 M de tonnes en 2022 à 281,5 M en 2024. Malgré cette baisse, le Mexique reste un acteur clé de la production agroalimentaire mondiale, notamment au sein du bloc nord-américain (T-MEC), qui, avec les États-Unis et le Canada, produit 18 % des aliments mondiaux.
Opportunités pour l'offre française
Les produits gourmet bien que chers et donc de niche, ils sont appréciés par toute une frange de la population mexicaine ainsi que par les expatriés au Mexique. La France a une excellente image de prestige sur ce créneau. Les perspectives sont en hausse du créneau même s’il reste une niche. Les consommateurs mexicains sont très curieux pour les innovations et les modes venant d’Europe et des États-Unis.
Les consommateurs mexicains recherchent des produits avec des bénéfices fonctionnels, tels que :
- fibres, prébiotiques et probiotiques ;
- substituts de matières grasses et de sucre ;
- texturants naturels.
Les alternatives végétales se développent de manière importante. Les produits portant des étiquettes telles que “bio”, “sans gluten”, “pauvre en sucre” ou “riche en protéines” deviennent la norme. La transparence des ingrédients est essentielle pour gagner la confiance des consommateurs.
Les consommateurs mexicains sont mieux informés et plus exigeants. Il faut créer une narration autour du produit : terroir, savoir-faire, producteurs et utiliser les réseaux sociaux et les événements culinaires pour renforcer la notoriété.
Source :
Foodtech, Comercarne, CANAINCA, Goula, El Economista (11/07/2025)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour exporter au Mexique, il est obligatoire de passer par un importateur domicilié au Mexique et inscrit auprès du Registro Federal de Contribuyentes et du Padrón de Importadores (Registre Général des Importateurs), géré par le Secrétariat de la Finance et du Crédit Public.
La distribution des produits gourmets peut se faire de la manière suivante :
- un importateur/distributeur/grossiste de produits gourmets ;
- travailler avec des importateurs expérimentés qui maîtrisent les normes sanitaires mexicaines (COFEPRIS, SENASICA) ;
- des distributeurs qui peuvent se spécialiser par rapport à la clientèle (ex. : HORECA) ;
- en passant directement par des chaines de la grande distribution, lorsque les volumes vendus sont importants.
La réglementation spécifique
À partir du 1er octobre 2025, entrera en vigueur la Phase 3 de la norme NOM-051-SCFI/SSA1-2010, qui établit les critères définitifs d’étiquetage pour les aliments et boissons non alcoolisées préemballés au Mexique, y compris les produits importés.
Tous les produits importés devront respecter l’étiquetage frontal en espagnol, y compris les sceaux d’avertissement si nécessaire.
L’usage d’étiquettes adhésives pour masquer des informations obligatoires sera interdit.
Cette réglementation vise à protéger le consommateur et à encourager des décisions d’achat plus éclairées, notamment face aux produits riches en calories ou en nutriments critiques.
Niveau de taxation
Grâce à la modernisation de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mexique, les producteurs européens pourront économiser jusqu’à 100 M EUR en droits de douane. Une opportunité majeure pour renforcer leur compétitivité sur un marché en pleine croissance.
Aujourd’hui, avant l’entrée en vigueur du nouvel accord, les produits européens sont encore lourdement taxés :
Produits à base de porc : jusqu’à +45 %
Fromages : entre +20 % et +100 %, selon le type
Chocolats et confiseries : +20 %
Pâtes alimentaires : +20 %
Avec le nouvel accord, ces barrières tarifaires seront progressivement levées, ouvrant la voie à une expansion facilitée et à une présence accrue des produits européens sur le marché mexicain.
Source :
SER, El Financiero, ANIERM (11/07/2025)