Les fondamentaux
En 2024, la consommation de lait de consommation en Allemagne reste stable à 46,2 kg par habitant, tandis que la production poursuit son recul pour la quatrième année consécutive, atteignant 4,1 M de tonnes.
La consommation de beurre diminue légèrement à 5,3 kg par habitant, soit environ un paquet de 250 g de moins qu’en 2023. Cette baisse s’accompagne d’une légère diminution de la production de beurre et de matières grasses laitières, qui s’établit à 473 400 tonnes.
En revanche, la consommation de fromage progresse nettement, atteignant 25,4 kg par habitant (+1 kg), tous types confondus (pâtes dures, molles, fondues, fraîches, etc.), avec une production record de 2,74 M de tonnes.
Malgré la baisse continue du nombre de vaches laitières (3,6 M) et d’exploitations (moins de 49 000), la productivité par animal augmente. Toutefois, la collecte globale de lait diminue de 118 000 tonnes, notamment en raison de l’impact de la fièvre catarrhale sur les livraisons estivales.
Les produits laitiers restent des aliments de base, mais la tendance est à une consommation plus raisonnée, influencée par les préoccupations environnementales, sanitaires et le développement des alternatives végétales.
Fournisseurs de l'Allemagne en produits laitiers en 2024 (en volume)
Avec 1,1 Md EUR pour 274 M de tonnes de produits laitiers importés par l'Allemagne, la France maintient sa place de 2ème fournisseur de l’Allemagne (en valeur). En volume, la France enregistre une hausse de 1,25 % de PDM par rapport à l'an passé.
Opportunités pour l'offre française
Malgré une concurrence soutenue, le marché allemand reste ouvert à des produits différenciants, innovants et à forte valeur ajoutée. Les distributeurs recherchent des références capables de renouveler l’offre, notamment dans les segments bio, sans lactose, riches en protéines ou à base végétale, qui séduisent une clientèle jeune et urbaine. Les produits laitiers français, notamment les fromages AOP/IGP, bénéficient d’une image de qualité et d’authenticité, mais gagneraient à être mieux valorisés par des actions de communication ciblées, de la formation en point de vente et une meilleure adaptation aux attentes locales.
L’innovation dans les recettes et les emballages, la capacité à répondre aux exigences des MDD et la réactivité logistique sont également des leviers clés pour renforcer la présence française. Enfin, les produits combinant naturalité, durabilité et accessibilité tarifaire sont particulièrement attendus dans un contexte où les arbitrages prix restent déterminants.
Source :
BLE, S&P Global - GTA Connect Allemagne (Douanes), Business France (01/06/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les attentes en matière d’innovation dans le secteur laitier allemand se concentrent autour de 3 axes : naturalité, durabilité et fonctionnalité. Les distributeurs recherchent des produits différenciants, à forte VA. Les produits laitiers bio, notamment le fromage, et les alternatives végétales poursuivent leur croissance. Les labels de qualité restent peu connus du grand public allemand, mais sont valorisables auprès des distributeurs, à condition d’être accompagnés d’une communication pédagogique et adaptés aux spécificités locales.
L’expertise française est aussi attendue sur les emballages durables, les recettes clean label et la capacité à répondre aux cahiers des charges des MDD. Enfin, la transparence sur les pratiques d’élevage et la traçabilité sont des critères incontournables.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Sur le marché allemand, plusieurs initiatives volontaires ont émergé pour améliorer la transparence envers les consommateurs concernant les produits d’origine animale. Parmi celles-ci figurent le "Haltungsform", "Für mehr Tierschutz" et l’"Initiative Tierwohl", qui se matérialisent sous forme de logos ou de mentions facultatives apposées sur les emballages. Ces dispositifs visent à fournir des informations complémentaires sur les conditions d’élevage, le bien-être animal, la santé des animaux et parfois l’origine des produits. Ils permettent ainsi aux consommateurs de faire des choix plus éclairés en matière de responsabilité sociale et environnementale.
Labels et certifications
L’Allemagne accorde une forte attention au respect des normes, comme en témoigne le rôle central des certifications IFS et BRC. Cette exigence s’inscrit dans une logique de fiabilité, de traçabilité et de conformité aux standards internationaux.
Par ailleurs, les labels environnementaux et de bien-être animal se sont largement diffusés dans la filière des produits d’origine animale. Ils visent à renforcer la transparence vis-à-vis des consommateurs et à promouvoir une consommation plus responsable. Ils sont devenus des repères essentiels, notamment dans un contexte de montée en puissance des attentes sociétales autour de l’éthique animale, de la durabilité et de l’origine des produits.
Source :
Top agrar, BMEL, BÖLW, Statista, Business France (01/06/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les importateurs-grossistes spécialisés proposent une forte valeur ajoutée pour la commercialisation des produits étrangers sur le marché allemand : connaissance du marché et du potentiel du produit, tissu commercial, maîtrise de la logistique, soutien pour la mise aux normes des étiquettes, certification, gestion des actions de communication, formation des vendeurs, etc.
Pour les structures déjà développées à l’export avec des produits de volume à forte rotation, une approche de la grande distribution en direct peut être envisagée.
Une présence sur salon (en tant que visiteur ou exposant) s'avère être un levier pertinent pour rencontrer de nouveaux partenaires locaux.
La réglementation spécifique
Il n'existe pas de restriction réglementaire aux ventes de produits alimentaires en Allemagne ; la réglementation est harmonisée au sein de l’UE. L’étiquetage des produits doit être libellée en langue allemande pour des produits destinés aux consommateurs.
La loi sur les emballages oblige les entreprises à s’enregistrer auprès du registre national LUCID et, en fonction de l'incoterm utilisé, de se rapprocher d'un éco-organisme avant la mise sur le marché des emballages de vente.
La certification IFS peut être exigée pour livrer en direct les centrales d’achat de la GD et une adresse de facturation peut être demandée par les enseignes. L'alternative serait de passer par un importateur.
Niveau de taxation
En Allemagne, les produits laitiers à base de protéine animale sont soumis à un taux de TVA réduit de 7 %. En revanche, les boissons végétales comme le lait de soja ou d'avoine sont taxées au taux de TVA normal de 19 %. Cette différence s'explique par le fait que "le lait végétal n'est pas considéré comme un aliment de base", contrairement au lait de vache.
Source :
Business France, BMEL (01/06/2025)