Les fondamentaux
L'Argentine est, sans aucun doute, un « pays nucléaire » depuis 1950, sa production a une capacité d'environ 1 750 MW ; cela représente environ 10 % de la capacité totale de production d'électricité du pays, ce qui varie selon les années et les besoins énergétiques. D’ici 2030 l’objectif est d'augmenter la part du nucléaire à 13 % de la production électrique nationale afin de réduire ses émissions de CO2 et respecter ainsi l’Accord de Paris pour le climat et lutter contre le changement climatique. D’une puissance installée totale de plus de 1 000 MW le parc nucléaire argentin compte aujourd’hui trois réacteurs répartis sur deux centrales, sur les sites d’Atucha (réacteurs Atucha I et Atucha II, province de Buenos Aires) et d’Embalse (province de Cordoba) et dont les réacteurs à eau lourde sont de fabrication allemande et canadienne (désormais sous le contrôle de SNC Lavalin). L’Argentine développe également sa propre technologie nucléaire (sur le site de Bariloche une série de petits réacteurs de recherche et d’application médicale a été développée puis exportée (Algérie, Egypte, Australie). Depuis 2014 l’Argentine mise sur le développement d’un réacteur à eau pressurise de petite puissance. Le réacteur de 4e génération, baptisé CAREM, situé en province de Buenos Aires, est la première centrale 100 % argentine. Le réacteur CAREM, prototype qui devrait être opérationnel d’ici 2030 atteindra une capacité de production de 32 MW une puissance suffisante pour couvrir les besoins d'une population de 120 000 habitants.
Chiffres clés
3° économie
Place en Amérique Latine
Opportunités pour l'offre française
Le gouvernement argentin a pour projet le prolongement de la durée de vie du réacteur Atucha I. Le Français Framatome, ayant participé aux côtés de l’Allemand Siemens à la construction du réacteur, a proposé ses services. Les discussions autour de la viabilité financière du projet sont en cours et le marché pourrait ainsi profiter à Framatome. Le nucléaire français est cependant relativement absent du marché argentin. D’une part, en raison de la faiblesse des initiatives de la part d’un gouvernement ne mettant pas le nucléaire au sommet de sa liste de priorités, et, d’autre part en raison de la présence d’une concurrence internationale (principalement chinoise et russe) favorisée par rapport à l’offre française.
Dans le domaine de la médecine nucléaire, l’Argentine (via la CNEA) occupe une place importante avec ses 5 réacteurs de recherche, et sa spécialisation est reconnue à l’international. Avec une production assurée essentiellement par le réacteur RA-3 (10 MW, mis en service en 1967), l’Argentine représente environ 5 % de la production mondiale de radio-isotopes et se positionne en concurrent de TechnicAtome pour l’exportation de réacteurs.
Source :
Secretaria de energia (08/08/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Sécurité et sûreté nucléaire : les avancées technologiques pour améliorer la sécurité des réacteurs, la gestion des déchets radioactifs, la prévention des accidents et la réponse aux incidents sont des domaines d'innovation cruciaux.
Maintenance et gestion des actifs : l'utilisation de technologies avancées telles que la surveillance à distance, la maintenance prédictive et l'utilisation de robots pour les tâches de maintenance peuvent contribuer à réduire les coûts et à améliorer l'efficacité.
Amélioration de l'efficacité énergétique : l'innovation dans la conception des réacteurs nucléaires peut contribuer à augmenter leur efficacité énergétique, en maximisant la production d'électricité à partir du combustible nucléaire.
Gestion des déchets nucléaires : l'innovation dans les techniques de stockage, de traitement et de recyclage des déchets nucléaires.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L’Argentine est signataire de la CSN (Convention sur la Sûreté Nucléaire - Convention on Nuclear Safety) depuis 1994, dont elle suit les règlementations spécifiques sous la conduite de l’ARN (Autoridad Regulatoria Nuclear Argentina).
La procédure des achats suit le code local des achats et de Marchés publics Argentins.
Membre du Groupe des fournisseurs nucléaires, qui compte 45 États, l'Argentine est signataire du traité de Tlatelolco de 1967, visant à créer une zone exempte d'armes nucléaires en Amérique latine.
L'Argentine a ratifié en 1995 le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Labels et certifications
Autoridad Regulatoria Nuclear (ARN) : l'Autoridad Regulatoria Nuclear est l'organisme de réglementation nucléaire en Argentine. Il est responsable de l'émission de licences, de l'inspection et de la supervision des activités nucléaires dans le pays.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
NUCLEOELECTRICA S.A. (NA-SA) : opérateur des centrales, responsable de l’exécution du programme nucléaire argentin et de la supervision de la construction de centrales ;
INVAP : organisme semi-public de recherche appliquée et développement pour l’industrie, en particulier pour l’industrie nucléaire (réacteurs de recherche, combustible et systèmes de sécurité) ;
AUTORIDAD REGULATORIA NUCLEAR ARGENTINA : Instance chargée de la réglementation et de la sûreté nucléaire ;
MINISTERIO DE ENERGIA Y MINERIA : Ministère chargé de l’énergie, au sein duquel le sous-secrétariat de l’Energie Nucléaire a la compétence sur l’activité nucléaire du pays.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Pas de spécificité au niveau de la régulation tarifaire – Importations suivent les droits de douanes et les réglementations fiscales classiques.
Niveau de taxation
Droits de douane, selon type de produits, services… proposés sont compris dans une fourchette entre 5 à 30%.