Les fondamentaux
La Hongrie a 4 réacteurs VVER-440/213 de technologie russe, chacun de 500 MW. Mis en service entre 1982 et 1987, ils produisent environ 50% de l’électricité hongroise. Deux réacteurs de recherche se trouvent à Budapest, ce qui est unique en Europe. Grâce aux avancées technologiques, leur puissance est passée de 470 à 500 MW.
Depuis 2012 et la Stratégie Nationale d’Énergie, le nucléaire est la principale source d’électricité hongroise. Les réacteurs sont autorisés pour 30 ans avec une possibilité de prolongation de 20 ans, leur activité étant autorisée jusqu’en 2032-2037. Les négociations pour leur prolongation ont déjà commencé, et la Hongrie construit 2 nouveaux réacteurs dans le cadre du projet Paks II, financé à 80% par la Russie. Prévue pour 2032, l’ouverture de Paks II a été retardée, menant la Hongrie à coopérer avec la Chine, tout en donnant un rôle plus important à la société française Framatome.
La Stratégie Nationale d’Énergie repose sur trois piliers : prolongation de la durée de vie des réacteurs, construction de nouveaux réacteurs, et gestion des déchets radioactifs. L'Autorité Hongroise de l’Énergie Atomique (OAH), plus indépendante depuis les récentes modifications réglementaires, est responsable de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, de la sûreté nucléaire et du stockage des déchets radioactifs. Avec l’augmentation de ses missions, l'OAH a vu son personnel passer de 90 à 210 employés, chaque nouveau salarié nécessitant 3 à 4 mois de formation.
Chiffres clés

Opportunités pour l'offre française
La France pourrait accroître sa présence dans le secteur électronucléaire hongrois grâce au projet d’extension de la centrale de Paks II. EDF et Framatome, déjà impliquées dans la construction des réacteurs VVER-1200, pourraient voir leurs rôles s'amplifier en raison des retards russes et de la volonté hongroise de diversifier les partenaires pour achever Paks II. Ces entreprises peuvent fournir des technologies avancées, des services de maintenance et des solutions de modernisation pour améliorer la sécurité et l’efficacité des réacteurs.
La France pourrait aussi renforcer sa coopération avec la Hongrie via les petits réacteurs modulaires, une alternative moins coûteuse et plus flexible que les centrales traditionnelles. Framatome, en particulier, possède une expertise notable dans ce domaine.
Enfin, la gestion des déchets radioactifs, un des plus grands défis pour la Hongrie, représente une opportunité pour la France, reconnue pour son expertise en la matière. Elle a la possibilité de proposer des solutions de stockage, de traitement et de conditionnement des déchets.
Source :
https://www.framatome.com/medias/framatome-signe-un-accord-de-cooperation-a-long-terme-avec-la-hongrie-dans-le-domaine-nucleaire/ (11/09/2023)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
La Hongrie prévoit d'intégrer à son parc nucléaire des réacteurs de nouvelle génération, dont les VVER-1200 du projet Paks II, offrant sécurité, efficacité et longévité accrues. Les petits réacteurs modulaires, plus flexibles et moins coûteux, représentent une innovation majeure. Construits plus rapidement, ils sont idéals pour diversifier les sources d'énergie sans installations conséquentes.
La gestion des déchets radioactifs est un autre point crucial. Des technologies avancées pour le traitement, le conditionnement et le stockage des déchets sont nécessaires. La société Radioaktív Hulladékokat Kezelő Közhasznú Nonprofit Kft. (RHK KFT.) est chargée de l'isolation des déchets, du stockage temporaire de combustible usé, du cycle du combustible nucléaire et du démantèlement des installations nucléaires.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le secteur électronucléaire est régi par des normes nationales, européennes et internationales.
En Hongrie, le cadre juridique des activités nucléaires a été initialement défini par la loi de 1980 sur l’énergie atomique, remplacée ensuite en 1996 par la loi sur l’Énergie Nucléaire. Cette loi établit les principes fondamentaux de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et s’aligne sur les règles internationales de l’AIEA et de l’OCDE. Modifiée en 2003, 2005, et 2006, la loi vise à protéger la population et de l’environnement contre les risques nucléaires et à améliorer la sûreté de cette activité.
La loi dispose que l’énergie nucléaire ne peut être utilisée que de la façon prescrite par la réglementation et sous le contrôle régulier des autorités. Les autorités réglementaires doivent être indépendantes des organismes ayant un intérêt dans la promotion et le développement de l’énergie nucléaire.
Labels et certifications
Plusieurs certifications existent pour garantir la conformité aux normes :
- Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) : propose des normes de sécurité, de protection contre les radiations, de gestion des déchets et de sécurité des réacteurs. Elle effectue des évaluations de sûreté comme l’Integrated Regulatory Review Service (IRRS).
- Union européenne : propose la certification European Utility Requirements (EUR), initiative des principaux opérateurs de centrales nucléaires en Europe, pour harmoniser les exigences techniques des réacteurs. Les nouvelles installations doivent se conformer aux exigences européennes pour être acceptées par les opérateurs européens.
Source :
IAEA, RHK, HAEA (01/01/1970)
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