Les fondamentaux
Le riche héritage minier sud-africain et la dépendance du pays au charbon en font aujourd’hui l’un des plus gros pollueurs au monde.
Eau : l’Afrique du Sud est un pays en situation de stress hydrique, avec des ressources en eau relativement faibles et une consommation par habitant (237 L/jour) supérieure à la moyenne mondiale. Le pays fera face à un déficit hydrique de 3,8 Mds m3 (17 %) d’ici à 2030. Cela représente une opportunité substantielle pour les investisseurs et les entreprises du secteur de l'eau.
Déchets : l’enfouissement des déchets (826 sites) reste la principale méthode de gestion et atteint aujourd’hui ses limites dans plusieurs métropoles. Les Sud-Africains produisent environ 122 M t de déchets par an. Le taux de collecte des déchets municipaux se situe à environ 70 % et seulement 19 % des déchets sud-africains sont recyclés aujourd’hui.
Air : l’Afrique du Sud figure parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre au monde, avec 404 M t CO2eq en 2022, plaçant le pays dans le top 15 mondial selon le Global Carbon Atlas. La qualité de l’air est affectée par plusieurs sources : les activités de production d'énergie, les processus industriels, l'élimination des déchets, les transports (véhicules privés et publics), la combustion de la biomasse, la combustion de combustibles domestiques, les décharges, le traitement des eaux usées et l'agriculture. L'Afrique du Sud est classée 39e sur 131 pays en termes de qualité de l'air la plus mauvaise en 2022.
Qualité des réseaux d'approvisionnement en eau
Résultats du rapport Blue Drop 2023
Opportunités pour l'offre française
Eau et assainissement : de nombreux projets sont en cours pour faire face au déficit hydrique (qui devrait atteindre 17 % en 2030). 13 projets dans l'eau ont été déclarés Projets Stratégiques Intégrés. Le gouvernement souhaite aussi investir pour faire moderniser le réseau national : le rapport national Blue Drop indique que 47 % des systèmes d’approvisionnement en eau sont dans un état critique ou mauvais.
Déchets : l’Afrique du Sud enfouit près de 98 M t de déchets par an dans plus de 800 décharges opérant sous licence. Ces décharges arrivent à saturation et le gouvernement met donc en avant l’économie circulaire et la valorisation énergétique des déchets. La province du Western Cape a interdit la mise en décharge des déchets organiques des 2027.
Air : la pollution de l’air constitue un gros enjeu dans certaines zones proches des industries et centrales à charbon. En 2022, un tribunal a déclaré que la qualité de l’air dans le Mpumalanga allait contre le droit constitutionnel. L’État doit agir et des opportunités existent dans la fourniture d’équipements pour les stations de mesure de la qualité de l’air et dans les solutions de captage et de stockage du CO2.
Source :
DFFE, DWS, IWMSA, Sappi, South African Government (10/07/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
La promotion de l’économie circulaire fait partie intégrante du plan de relance économique de l’Afrique du Sud. Dans ce contexte, une loi sur la responsabilité étendue des producteurs (Extended Producer Responsibility Regulations) est entrée en vigueur en mai 2021 pour les secteurs de l’éclairage, du papier et de l’emballage ainsi que les produits électriques et électroniques. Les fabricants dans ces secteurs ont pour obligation de rejoindre ou de former des éco-organismes (PRO) en charge de limiter la production de déchets et favoriser leur recyclage.
Des perspectives sous-sectorielles dans le secteur de l’environnement incluent le traitement des déchets (organiques ou non), le contrôle de la pollution de l’air et la gestion de l’eau.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
- National Environmental Management Act No. 107 of 1998 (NEMA) ;
- National Environmental Management: Waste Act 59 of 2008 (NEMWA) ;
- National Environmental Management: Biodiversity Act 10 of 2004 ;
- National Environmental Management Air Quality Act 39 of 2004 ;
- National Environmental Management: Integrated Coastal Management Act, 2008 ;
- National Water Act 36 of 1998 ;
- Environment Conservation Act, 1989 ;
- National Heritage Resources Act 25 of 1999 ;
- Carbon Tax Act, 2019 ;
- Draft Climate Change Bill, 2018 ;
- Hazardous Substances Act 15 of 1973 ;
- Water Services Act No. 108 1997.
Labels et certifications
Les labels les plus reconnus en Afrique du Sud sont internationaux (européens). Plusieurs portent sur l’efficacité énergétique. Le certificat de performance énergétique sera obligatoire dès le 7 décembre 2025 pour tous les bâtiments publics de plus de 1 000 m² et privés de plus de 2 000m².
Certains labels sud-africains, comme l’Eco Standard South Africa, ont été développés pour promouvoir des matériaux de construction plus écologiques.
Le DWS a également mis en place deux certifications liées à l’eau pour inciter les gestionnaires : la Blue Drop certification (certification liée à la qualité de l’eau potable) et la Green drop certification (certification liée au traitement de l’eau).
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L’environnement des affaires rend important de nouer un partenariat local, si possible avec un acteur doté d’une bonne notation B-BBEE (voir passage sur la règlementation spécifique ci-après). Sans être une obligation, ceci peut aider l’entreprise à se positionner sur les appels d’offres publics et/ou travailler avec de grands acteurs privés.
À terme, les entreprises étrangères sont encouragées à investir dans le pays par le biais d’une implantation, de l’ouverture d’une usine, du transfert de compétences, fabrication sous licence, etc.
La réglementation spécifique
Le B-BBEE (Broad-Based Black Economic Empowerment) est une politique visant à inclure les populations historiquement désavantagées du temps du régime de l’Apartheid, dans le développement économique du pays.
Le B-BBEE Act via sa scorecard permet de noter les entreprises sur une échelle de 1 à 8 (1 étant la meilleure note), en fonction de leur adhérence aux critères suivants : propriétaires, composition du management, formation, politique d’achat préférentielle et développement socioéconomique.
Le B-BBEE est donc une donnée déterminante dans la stratégie de développement sur le marché sud-africain, dans la politique RH et l’organisation des filières de production, de distribution ou de vente.
Niveau de taxation
Le gouvernement sud-africain a mis en place une taxe carbone en 2019 suivant le modèle du pollueur/payeur. Cette taxe, actuellement de 190 ZAR (10 USD) / tonnes de CO2 émise, va augmenter chaque année pour atteindre 30 USD en 2030 et 100 USD en 2050. A partir de 2026, cette taxe sera étendue aux secteurs agricole, forestier et aux entreprises publiques, exemptés pour le moment.
Les entreprises françaises exportant vers l’Afrique du Sud bénéficient de taux préférentiels pour les droits de douane grâce à l’Economic Partnership Agreement en vigueur depuis 2016 entre l’Union européenne et la SADC (Southern African Development Community). 86 % des produits sont même exemptés de droits de douane.
Source :
South African Government, South African Revenue Service, Union européenne (10/07/2024)