Les fondamentaux
En 2024, le marché coréen est estimé à près de 44,81 Mds EUR, affichant une croissance annuelle de 4,3 %. Ce chiffre englobe les segments du PAP femmes/hommes (22,4 Mds EUR), PAP enfants (1,73 Md EUR), maroquinerie (8 Mds EUR), bijouterie/joaillerie (5,2 Mds EUR), chaussures (4,68 Mds EUR), et montres (2,8 Mds EUR).
L’industrie est dominée par des groupes majeurs tels que Shinsegae, Hyundai et LF. Les grands magasins restent le canal privilégié pour la bijouterie, tandis que les montres, notamment de luxe, sont majoritairement achetées en ligne. Dans ces segments, les marques internationales dominent, avec plus de 90 % de parts de marché.
Si l’attrait pour le luxe reste important, les ventes se polarisent entre le haut de gamme et la fast-fashion, sous l’effet combiné de l’inflation, de l’instabilité économique et d’un recentrage des consommateurs sur des achats essentiels ou accessibles.
La mode coréenne bénéficie d’une visibilité croissante à l’international, portée par l’influence de la K-culture et la tenue de deux Fashion Weeks par an. Le commerce en ligne s’impose comme le canal de distribution principal, avec des plateformes telles que Musinsa, W Concept, Kream, 29CM ou Zigzag, représentant 50 % des ventes en 2024, loin devant les boutiques spécialisées (21 %) et les grands magasins (17 %).
Les achats en maroquinerie progressent, mais les jeunes générations se détournent du luxe traditionnel, devenu plus coûteux (hausse des prix de 5 à 10 % chez les grandes marques internationales), au profit de marques de néo-luxe comme Jacquemus, Coperni, ou coréennes telles que Stand Oil, Samo Ondoh, OSOI ou Marge Sherwood.
Importations de PAP et chaussures en Corée du Sud en 2024
Principaux pays d'importation de la Corée
Opportunités pour l'offre française
En 2025, plusieurs marques internationales, dont Stüssy et Alo Yoga, renforcent leur présence en Corée du Sud via des canaux de distribution en propre, témoignant de l’attractivité du marché.
Les marques françaises bénéficient d’un regain d’intérêt, avec une résurgence de Lemaire, Sézane, AMI Paris, Jacquemus ou Maison Margiela.
Le segment du jean, en forte croissance (+8 % en 2024), représente une opportunité pour les marques françaises positionnées sur le premium.
Pour capter les générations MZ, il est essentiel d’adopter une approche digitale, en s’appuyant sur les canaux e-commerce et les réseaux sociaux. Les consommateurs coréens recherchent des marques sophistiquées, exigeantes et éthiques, des valeurs souvent associées à l’offre française.
Le savoir-faire français, reconnu pour sa précision, son élégance et son héritage, représente un important atout pour séduire un public en quête de qualité et d’authenticité. Valoriser le storytelling et les engagements de la marque permet de créer un lien fort avec un public sensible à l’image et aux histoires inspirantes.
Source :
KOFICE, OCDE, IHS Markit, Euromonitor (11/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
En Corée du Sud, la durabilité est devenue un critère clé, notamment chez les jeunes générations. Des marques locales comme RE;CODE ou Danha intègrent des matériaux recyclés, l’upcycling ou des procédés à faible impact environnemental. Les conglomérats investissent aussi dans des textiles innovants et biodégradables.
À l’international, Patagonia ou allbirds rencontrent un fort écho auprès des consommateurs coréens sensibles à l’éthique.
Les critères valorisés incluent la traçabilité, l’usage de fibres recyclées ou vegan, les teintures naturelles et les emballages écoconçus, dans une logique de transparence et d’innovation responsable.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Actuellement, il n’existe pas de règlementation coréenne liée aux enjeux sociétaux ou environnementaux dans ce secteur.
Labels et certifications
Bien que la réglementation ne soit pas encore très contraignante, les labels et certifications liés à la durabilité sont valorisés et peuvent constituer un avantage concurrentiel :
• Global Organic Textile Standard
• Better Cotton Initiative
• Organic Content Standard
• Oeko-Tex.
Source :
KBMP, MFDS, Presse locale (01/01/1970)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est essentiel de s’appuyer sur des partenaires locaux bien implantés : distributeurs spécialisés, plateformes e-commerce majeures (Musinsa, W Concept), concept stores influents (10 Corsocomo, Boon The Shop, MUE, Beake...), grands magasins (Hyundai, Lotte, Shinsegae et Galleria) et canaux duty-free. Les partenaires idéaux sont des importateurs-distributeurs expérimentés, capables de gérer la promotion, le personnel et l’animation des points de vente. L’approche commerciale doit combiner adaptation produit (tailles, coupes, couleurs), storytelling authentique et expériences immersives pour séduire un public exigeant et connecté.
La réglementation spécifique
PAP :
Le label de sécurité KC : la Korea Agency for Technology and Standards (KATS) a établi un label de sécurité appelé Korean Certification (KC), obligatoire pour certaines catégories de produits manufacturés à destination du marché coréen. La certification KC est obligatoire pour tous les produits textiles distribués sur le territoire coréen lorsque ceux-ci concernent les enfants.
Des règles d’étiquetage et de marquage strictes (pays d’origine, matières utilisées, tailles, etc.) sont appliquées pour les produits textiles distribués en Corée du Sud.
Accessoires de mode :
Actuellement, il n’y a pas de réglementation particulière pour les accessoires de mode ou les chaussures en Corée du Sud, mises à part les dispositions de la convention de Washington.
Niveau de taxation
En vertu de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Corée du Sud, entré en vigueur en 2011, les articles de prêt-à-porter sont exemptés de droits de douanes (sauf dans le cas de fourrures à partir de 5 M KRW, soit environ 3 150 EUR) et les accessoires de modes et chaussures sont exemptés de droits de douanes.
Le taux de TVA est de 10 %.
10 % de TVA sur les accessoires de mode et chaussures.
20 % de TVA sur les produits de luxe s’appliquant comme suit :
• À partir de 2 M KRW (environ 1 245 EUR) pour les sacs, bijoux, montres
• À partir de 5 M KRW (environ 3 150 EUR) pour les fourrures, bijoux, métaux précieux.
Source :
MFDS, KCS, Euromonitor (01/01/1970)