Les fondamentaux
En 2024/25, le Brésil affiche plusieurs records de récolte : le soja atteint 152,2 M t (+3 %), suivi par le maïs (123,8 M t), le coton fibre (3,6 M t, +6,3%), le riz (10,7 M t, +16,5%) et le blé (9,2 M t, +9,8 %).
Acteur majeur dans les filières tropicales : environ 58,8 M sacs de café, 230,9 M caisses d’oranges et près de 677 M t de canne à sucre.
Le Brésil est le 3e producteur mondial de fruits, exportant 2% de sa production principalement mangues, melons, raisins et citrons.
À l’export, le soja a généré 42,95 Mds USD (–19,3 %), dont 73 % vers la Chine, soit dix fois plus que vers l’UE. Le maïs a totalisé 8,18 Mds USD (–39,9 %), tandis que le café a atteint 11,37 Mds USD (+54,7 %). Ce dernier est expédié en priorité vers l’UE, avec 5,8 Mds USD en 2024, soit trois fois plus que vers les États-Unis, pourtant premier acheteur mondial.
2024 a été marquée par des événements climatiques extrêmes, dont les inondations historiques au Rio Grande do Sul et plusieurs vagues de chaleur et sécheresses prolongées liées à l’El Niño.
Enfin, le Brésil reste pionnier en biointrants : +620 produits enregistrés, dont 42,8 % d’insecticides microbiologiques et un taux d’adoption supérieur à 55 % des producteurs. La croissance est soutenue et atteint 22 % par an au cours des 3 dernières années, soit 4x supérieure à la moyenne mondiale.
Concentration foncière au Brésil
Répartition des terres agricoles selon la taille des exploitations (Censo Agro, IBGE 2017).
47,6 % surface
IBGE
1 % des exploitations >1000 ha
2,3 % surface
IBGE
50 % exploitations ≤10 ha
11,5 % surface
IBGE
Exploitations moyennes (50–100 ha)
5,07 M
IBGE
Établissements ruraux
351 Mha
IBGE
Surface agricole totale
Occupation des terres au Brésil
Répartition des principales catégories d’usage et de préservation des terres au Brésil (Embrapa/IBGE, 2023).
Opportunités pour l'offre française
Le marché brésilien accélère sa transition vers des systèmes numériques, résilients et bas carbone, ouvrant des opportunités pour l’offre française, reconnue par sa qualité. En biointrants, le cadre réglementaire favorable et le besoin de solutions de biocontrôle adaptés au climat tropical stimulent la demande pour des technologies innovantes. L’agriculture de précision se développe avec télédétection, capteurs et drones, créant des perspectives pour les logiciels, l’IA embarquée et les services français. L’irrigation, cruciale face aux sécheresses, stimule la recherche de solutions économes en eau et de systèmes de pilotage intelligent. Un défi majeur reste le stockage : avec 336 M t prévues en 2024/25 pour 203 M t de capacité, le déficit dépasse 130 M t, générant un fort potentiel pour silos, séchage, IoT et optimisation logistique. Les modèles les plus pertinents reposent sur partenariats locaux, co-développement et présence locale forte, avec des solutions intégrées combinant équipements, services et formation.
Source :
Conab, MAPA, Embrapa, CNA, Portarias 2024/25, World Grain, Tridge, Riotimesonline (2024). (19/08/2025)
Responsabilité sociétale
Labels et certifications
Au Brésil, plusieurs labels et certifications structurent le secteur végétal et garantissent la conformité aux exigences nationales et internationales :
SisOrg : production biologique
Sceau “sans pesticides” : produits exempts de résidus chimiques
BPA : Bonnes Pratiques Agricoles
Fair Trade : commerce équitable
SIPAF : agriculture familiale
ISO 22000 : sécurité alimentaire
e-Phyto : certificat phytosanitaire électronique (export)
GLOBALG.A.P. : norme internationale de BPA
Rainforest Alliance : agriculture durable
Bonsucro : canne à sucre
RTRS : soja responsable
BCI : coton durable
RAS : Réseau d’Agriculture Durable
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Dans un pays aussi vaste que le Brésil, la diversité des circuits de distribution impose une approche ciblée. Avant de définir une stratégie, il est essentiel d’identifier la région prioritaire afin d’adapter efficacement votre démarche. En règle générale, une distribution régionale est privilégiée, sauf en cas de partenariat avec un fabricant national capable d’intégrer vos solutions dans ses équipements déjà diffusés. Le service après-vente constitue un critère décisif pour les agriculteurs : installation, réparation et disponibilité rapide des pièces détachées doivent être garanties, car il s’agit de la principale préoccupation lors de l’achat de machines et équipements importés.
La réglementation spécifique
L'importation de machines et d'équipements agricoles au Brésil est généralement assez simple et ne rencontre pas de blocages particuliers. La principale barrière aux importations est l'accès au crédit à taux préférentiel, souvent réservé à l'acquisition de produits nationaux. Pour contourner cette barrière, il est essentiel de cibler des acheteurs indépendants des financements préférentiels ou d'envisager des alternatives telles que la production locale, la création de co-entreprises ou le transfert de technologie.
Bien que l'importation de machines et d'équipements agricoles au Brésil soit généralement facile, il fait prendre en compte les obstacles liés à l'accès au crédit et de mettre en place des stratégies de protection de la marque et des technologies pour assurer le succès de votre entreprise.
Niveau de taxation
La fiscalité au Brésil peut représenter une barrière, mais elle s’applique de manière comparable aux produits importés et à ceux fabriqués localement. Pour encourager la production et l’importation d’intrants stratégiques, de nombreuses exonérations d’IPI (équivalent de la TVA nationale) et de droits de douane sont accordées. En outre, lorsque les biens importés n’ont pas d’équivalent national, les entreprises peuvent demander des exonérations supplémentaires via le mécanisme d’“Ex-tarifários”, permettant de réduire significativement les coûts douaniers. D’autres dispositifs existent, tels que les incitations fiscales et programmes spéciaux du gouvernement brésilien visant à stimuler les exportations et alléger les charges fiscales. Dans un contexte géopolitique mouvant, le renforcement de l’axe Brésil–Union européenne pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour les acteurs étrangers.
Source :
APA, ABPA, IGBE, Global Trade Atlas, ABIEC, Cepea, Embrapa, BPC Partners (01/01/1970)