Les fondamentaux
• En 2024, la part de marché de la Corée du Sud dans la construction navale est tombée à 17 %, son plus bas niveau depuis huit ans, avec un volume de 10,98 M de Tonnage Brut Compensé (CGT), soit l’équivalent de 250 navires. Ce recul s'explique par l'ascension rapide de la Chine, qui, soutenue par d'importants investissements et une forte implication de l'État, a profondément modifié les équilibres concurrentiels du secteur.
• Malgré cette baisse, la Corée du Sud continue d’exceller dans la construction de navires haut de gamme tels que les méthaniers (LNG), les transporteurs de gaz de pétrole liquéfié (LPG), dont elle détient 93 % des parts de marché, ainsi que les très grands transporteurs de brut (VLCC).
• Entre janvier et avril 2025, la Corée du Sud a obtenu 22 % des commandes mondiales de navires (57 sur 372 navires), avec un carnet de commandes record dépassant 147 Mds. Ce «super cycle» de la construction navale est porté par la demande de navires écologiques et les tensions géopolitiques.
• Selon UNCTAD, la Corée du Sud possède la 6e flotte maritime au monde en termes de TPL (Tonnes de Port en Lourd), avec une capacité de transport de 97 M de TPL.
• En 2024, les ports commerciaux coréens ont traité un volume record de 31,73 M d’EVP. 2e port de transbordement et 7e plus gros port à conteneurs mondial, Busan a accueilli au total l’équivalent en container de 24,4 M, un record, et espère atteindre 32 M en 2030.
• En 2025, la Corée du Sud ambitionne de générer 840 MW d’énergie marine (représentant 1,6 % de son bouquet EnR) en misant sur le houlomoteur, la thermique des mers et l’éolien offshore, dont le déploiement reste en deçà des objectifs fixés.
Ventilation des exportations françaises (2024)
Opportunités pour l'offre française
67 Mds EUR seront investis dans les EnR d’ici 2030, entraînant potentiellement une expansion des énergies renouvelables maritimes du pays. La Corée possède déjà la centrale marémotrice la plus puissante au monde et prévoit de développer l'éolien offshore, notamment flottant, afin d’atteindre une capacité installée de 14,3 GW d’ici 2030. Par ailleurs, le pays investira 36 Mds EUR pour construire le plus grand parc éolien offshore au monde, d'une capacité de 8,2 GW, d’ici 2030.
Alors que les régulations environnementales visant à réduire l’impact carbone du transport maritime se multiplient, proposer des navires et solutions respectueux de l’environnement est une opportunité à saisir. Le gouvernement investira 184 M EUR dans le développement de navires neutres en carbone d’ici 2031 et 31,3 Mds EUR dans des 12 ports intelligents d'ici 2040.
Le pays considère les navires intelligents et connectés comme un secteur d'avenir, en raison de leur forte valeur ajoutée. Ils permettent notamment de réduire les coûts de personnel grâce à l’automatisation et de pallier la future pénurie de main-d'œuvre.
Source :
Invest Korea, Business Korea (30/07/2025)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
• Pour entrer sur le marché coréen de la construction navale, il est recommandé de s'appuyer sur un partenaire local, tel qu'un agent ou un distributeur, en raison du grand nombre de constructeurs locaux et de leur taille importante. Celui-ci assure une présence continue et facilite les contacts. Il est également utile pour cibler des prospects plus modestes tels que les équipementiers locaux, en aidant à surmonter les barrières culturelles.
• Les acteurs du transport maritime et du secteur portuaire sont déjà très internationalisés et ouverts, offrant la possibilité de travailler directement avec eux.
• Dans le domaine des EnR marines, la filière est peu développée et manque d'internationalisation. Dans ce cas également, il est recommandé de faire appel à un intermédiaire local.
La réglementation spécifique
• Un accord de libre-échange est en vigueur entre la Corée du Sud et l’Union Européenne depuis juillet 2011. Depuis sa mise en place, l’accord a vu les barrières tarifaires démantelées au fur et à mesure, ainsi qu’une reconnaissance mutuelle progressive des normes des deux marchés, pour éviter les barrières d’entrée réglementaires.
Niveau de taxation
• Accord de libre-échange UE-Corée du Sud en vigueur.
• Taxe sur la valeur ajoutée de 10 %, soumise à un système de déclaration trimestrielle
Source :
Business France (30/07/2025)