Les fondamentaux
L’Afrique du Sud possède la seule centrale nucléaire du continent africain. La centrale nucléaire de Koeberg, construite par Framatome entre 1976 et 1985, a une capacité nominale de 1 840 MW (2 REP x 920 MW de modèle CP1). Elle est détenue par l’électricien national Eskom, qui fournit 90 % de la production électrique du pays, dont 81 % provient du charbon. En 2024, la centrale de Koeberg a produit 13,7 TWh d’électricité, correspondant à environ 4 % de la production totale d’électricité du pays.
La société publique Nuclear Energy Corporation of South Africa (NECSA) dispose d’un réacteur nucléaire de recherche, SAFARI-1, d’une puissance de 20 MW. Ce dernier, en opération depuis 1965, est actuellement autorisé à fonctionner jusqu’en 2030. Il permet aux entreprises NTP et Pelchem, filiales de NECSA, d’assurer 20 % de la production mondiale de radioisotopes molybdenum-99 (Mo-99) ainsi que les radioisotopes suivants : 131I, 35S, 32P, 33P, 90Y, 192Ir. En mars 2025, le ministre de l’Électricité et de l’Énergie a annoncé l’allocation d’un budget d’environ 60 M d’EUR destiné au remplacement de SAFARI 1 par un nouveau réacteur polyvalent.
Si les déchets radioactifs de SAFARI-1 sont enfouis sur site à Pelindaba, les déchets produits par la centrale de Koeberg sont stockés sur le site de Vaalputs, géré depuis 2009 par le National Radioactive Waste Disposal Institute (NRWDI).
Production électrique sud-africaine en 2024
Autres: Imports (4,6 %), Gaz/diesel (0,8 %), Hydro (0,5 %)
Opportunités pour l'offre française
Programme New Build : la feuille de route énergétique nationale, l’IRP 2023, recommande l’ajout de 14 500 MW de capacité de production nucléaire « au rythme et à la taille que le pays peut s’offrir ». Bien que l’appel d’offres ait été suspendu mi-2024 pour cause de consultations publiques, il devrait être relancé courant 2025.
Développement de la filière nucléaire locale : actuellement, il existe peu d’entreprises locales ayant disposant des compétences nécessaires pour s’impliquer dans le développement potentiel de nouveaux réacteurs. Ces projets offrent alors d’excellentes opportunités pour le développement du tissu industriel local et les acteurs de la supply chain : secteur manufacturier, de la construction, de l’ingénierie, etc. La formation constitue également un axe important : il existe par exemple un intérêt pour les services de radioprotection dans le pays.
Source :
IRP 2024, DMRE (28/08/2025)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est important de nouer un partenariat local, si possible avec un acteur doté d’une bonne notation B-BBEE (voir passage sur la réglementation spécifique ci-après). Sans être une obligation, cela peut aider l’entreprise à se positionner sur les appels d’offres publics et/ou à travailler avec de grands acteurs privés.
La sélection d’un partenaire local doit impérativement prendre en compte des critères qualitatifs importants, comme son implantation dans l’écosystème nucléaire en Afrique du Sud.
Le nucléaire et la production d’électricité en général ont été classés parmi les services essentiels par le gouvernement sud-africain.
La réglementation spécifique
Le B-BBEE (Broad-Based Black Economic Empowerment) est une politique visant à inclure les populations historiquement désavantagées du temps du régime de l’apartheid dans le développement économique du pays.
Le B-BBEE Act via sa scorecard permet de noter les entreprises sur une échelle de 1 à 8 (1 étant la meilleure note), en fonction de leur adhérence aux critères suivants : propriété, composition du management, formation, politique d’achats préférentielles et développement socio-économique.
Le B-BBEE est donc une donnée déterminante dans la stratégie de développement sur le marché sud-africain, ainsi que dans la politique RH et l’organisation des filières de production, de distribution et de vente.
Niveau de taxation
Le gouvernement sud-africain a mis en place une taxe carbone en 2019 suivant le modèle du pollueur/payeur. Cette taxe, actuellement de 236 ZAR (13 USD) par tonne de CO2 émise, va augmenter chaque année pour atteindre 30 USD en 2030 et 100 USD en 2050. À partir de 2026, cette taxe sera étendue aux secteurs agricole, forestier et aux entreprises publiques, exemptés pour le moment.
Les entreprises françaises exportant vers l’Afrique du Sud bénéficient de taux préférentiels pour les droits de douane grâce à l’Economic Partnership Agreement, en vigueur depuis 2016 entre l’Union européenne et la SADC (Southern African Development Community). 86 % des produits sont même exemptés de droits de douane.
Source :
South African Government, South African Revenue Service, Union Européenne (28/08/2025)